Me Karim Renno
Me Karim Renno
L’affaire fait grand bruit dans le milieu de la boxe: le combat d'Artur Beterbiev contre Enrico Koelling, prévu le 29 juillet à New York, a été annulé. Mais ce n'est pas en raison d'un problème de visa, comme le prétend le promoteur Yvon Michel, mais bien parce ce que le boxeur tchétchène refuse de laisser tomber sa poursuite civile contre lui, a dit son avocat, Karim Renno, au réseau RDS.

« Pour faire une histoire courte et très simple, explique Me Renno, le combat d’Artur n’a pas été annulé parce qu’Artur n’est pas capable d’avoir un visa américain. Le combat a été annulé parce qu’Artur refuse de laisser tomber ses poursuites civiles contre le Groupe Yvon Michel. »

Me Karim Renno
Me Karim Renno
Mercredi, le promoteur Groupe Yvon Michel (GYM) a annoncé l’annulation du combat, disant qu’il avait appris le 21 juin que la demande de visa américain de Beterbiev avait été refusée. « Beterbiev aurait dû nous dire avant que son visa était expiré. On n’était pas au courant », a-t-il dit à RDS.

« Je suis très surpris de voir Yvon Michel faire la tournée des médias et prétendre d’une façon bizarre que c’est de la faute d'Artur parce qu’il n’a pas fait sa demande de visa à temps et qu’il aurait dû aviser GYM plus tôt. C’est très dérangeant pour nous », a déploré Me Renno, toujours à RDS.


Une affaire de contrat non respecté

Rappelons l’affaire : celui qui a été champion du monde de boxe amateur en 2009 et médaillé d'argent à Chicago en 2007 dans la catégorie mi-lourds intente un recours contre le promoteur Yvon Michel.

Le boxeur allègue que Groupe Yvon Michel (GYM) n'a pas respecté ses obligations contractuelles. Il demande à la cour de confirmer la fin de son contrat, qui était prévue pour juin.

Yvon Michel
Yvon Michel
Yvon Michel refuse de mettre fin au contrat le liant au jeune pugiliste, invoquant un « renouvellement automatique », et parce qu'un litige « nuirait à la carrière » de celui qui a une fiche de 18 victoires et deux défaites depuis ses débuts, en 2000.

Dans la requête déposée le 8 mai au palais de justice de Montréal, Beterbiev allègue que le non-respect des conditions convenues entre lui et GYM rend son contrat caduc.

« On demande au juge de confirmer que, parce que GYM n'a pas respecté son contrat, ce dernier est terminé », avait alors expliqué Me Renno. Son client n'aurait pas eu droit aux 15 combats prévus pendant les trois années de l'entente.

Certaines clauses du contrat ne seraient par ailleurs invalides au Québec.

Pour Karim Renno, l’annulation du combat à New York est une mesure de représailles. « Depuis plusieurs semaines, le Groupe Yvon Michel a été très clair avec Artur, tant directement qu’à travers ses avocats, que si on ne laissait pas tomber notre poursuite, le combat serait annulé », a dit Me Renno à RDS.

« Il n’y a jamais eu de demandes ou de pression semblables exercées sur Beterbiev », a quant à lui assuré Yvon Michel.

L'IBF devrait maintenant lancer un nouvel appel d'offres afin de déterminer si une autre date et un autre lieu pourraient convenir à ce combat.