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Un avocat, premier condamné dans l'enquête russe à Washington

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Radio -canada

2018-04-03 16:20:00

Un avocat néerlandais condamné à 30 jours de prison pour avoir menti dans le cadre de l'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection américaine de 2016...

Alex van der Zwaan a travaillé en collaboration avec des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump
Alex van der Zwaan a travaillé en collaboration avec des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump
Alex van der Zwaan a travaillé en collaboration avec des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump. Il a reçu sa condamnation à Washington.
mardi à Washington

Cet avocat est la première personne condamnée en lien avec ces investigations tentaculaires menées par le procureur spécial Robert Mueller. Il devra aussi payer une amende de 20 000 $ et se soumettre à deux mois de probation.

L'homme de 33 ans, qui a collaboré étroitement avec Paul Manafort, l'ancien directeur de la campagne présidentielle de Donald Trump, avait plaidé coupable le 20 février dernier à une accusation de faux témoignage devant un juge fédéral.

Il a reconnu avoir menti au sujet des liens qu'il a eus avec un membre de l'équipe de campagne de M. Trump, Rick Gates, et un membre présumé des services de renseignement russes, Konstantin Kilimnik, alors qu'il travaillait pour le cabinet d'avocats Skadden, Arps, Slate, Meagher & Flom.

Le rapport ukrainien

L'affaire impliquant l’avocat van der Zwaan remonte à 2012, alors qu'il se préparait à rendre public un rapport commandé à MM. Manafort et Gates par le ministère ukrainien de la Justice afin de défendre le président de l'époque, Viktor Ianoukovitch. Le rapport portait sur les circonstances entourant le procès d'une ancienne première ministre ukrainienne, Ioulia Timochenko.

Selon l'équipe du procureur Mueller, M. van der Zwaan a divulgué des éléments du rapport à M. Gates avant sa publication officielle, afin d'aider le gouvernement ukrainien à préparer sa réponse. Il a aussi donné un brouillon du rapport à une firme de relations publiques travaillant de concert avec le gouvernement, violant ainsi une directive de son cabinet.

Interrogé par l'équipe du procureur le 3 novembre 2017, M. van der Zwaan a tenté de minimiser ses liens avec Rick Gates, lui-même inculpé quelques jours plus tôt. Il a alors menti en disant que son dernier contact avec Rick Gates remontait à un message texte sans importance envoyé en août 2016. Ils avaient en fait été en contact tout récemment.

M. van der Zwaan a aussi dit à l'équipe de M. Mueller qu'il ne savait pas pourquoi aucun courriel entre M. Kilimnik et lui ne se trouvait dans les dossiers de Skadden, Arps, Slate, Meagher & Flom. En réalité, il n'avait tout simplement pas remis ce courriel à la firme d'avocats.

« Des mensonges »

La juge Amy Berman Jackson
La juge Amy Berman Jackson
En rendant sa décision, la juge Amy Berman Jackson a évoqué la nécessité de dissuader toute personne de mentir dans le cadre d'une enquête d'une telle importance. « Ce n'était pas des erreurs. C'était des mensonges », a lancé la magistrate à M. van der Zwaan.

Dans les circonstances, a ajouté la juge, l'accusé ne pouvait tout simplement pas se contenter de payer une amende, comme l'avait préconisé la défense. Elle a en outre souligné que M. van der Zwaan ne semblait pas avoir éprouvé le moindre remords pour ses mensonges.

M. Zwaan, qui a depuis été congédié par son cabinet d'avocats, s'est contenté d'une brève déclaration au cours de cette audience. « Votre Honneur, ce que j'ai fait était mal. Je m'excuse auprès du tribunal. Je m'excuse auprès de ma femme », a-t-il dit.

MM. Manafort et Gates avaient été inculpés de leur côté fin octobre par M. Mueller, qui avait retenu contre eux 12 chefs d'accusation, dont complot contre les États-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non déclaration de comptes détenus à l'étranger.

Avocat polyglotte et notamment russophone, Alex van der Zwaan est par ailleurs le gendre de l'oligarque russe German Khan, dont la fortune a été évaluée à 9,3 milliards de dollars par le magazine Forbes.
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