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Salvail dit qu'il ne travaillait plus à Radio-Canada au moment de l'agression alléguée

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Radio -canada

2020-02-20 11:27:00

L’accusé s’est défendu d’avoir travaillé avec le plaignant qui l’accuse d’une agression sexuelle survenue dans les années 1990...

Éric Salvail à son entrée mercredi au palais de justice de Montréal pour la troisième journée de son procès. Photo : Radio-Canada
Éric Salvail à son entrée mercredi au palais de justice de Montréal pour la troisième journée de son procès. Photo : Radio-Canada
Éric Salvail a témoigné mercredi après-midi à Montréal dans son procès qui s'était amorcé lundi dernier, à Montréal. Sa présumée victime, Donald Duguay, n'était pas présente dans la salle d'audience.

S'exprimant d'une voix posée, mais paraissant néanmoins tendu, Éric Salvail a affirmé mercredi qu’il ne travaillait pas au service du courrier de Radio-Canada, mais dans « un autre département, sur un autre étage en 1993 » au printemps 1993. C'est-à-dire durant les mois où le plaignant dans cette affaire soutient avoir été harcelé par l’ex-animateur et producteur.

De plus, Éric Salvail a soutenu qu'en octobre 1993, au moment de l'agression sexuelle alléguée, il ne travaillait plus pour Radio-Canada.

À venir jusqu’à mercredi après-midi, moment où l’accusé s’est avancé à la barre des témoins, on ne savait pas si Éric Salvail allait ou non témoigner pour sa propre défense.

Les deux premières journées de ce procès avaient été consacrées à l’interrogatoire puis au contre-interrogatoire de Donald Duguay. Cet homme de 47 ans, présumée victime de Salvail, est l'unique plaignant dans ce procès qui se déroule devant juge seul.

Donald Duguay avait affirmé au juge Alexandre Dalmau que, durant une période s’échelonnant d’avril à octobre 1993, alors qu’il travaillait au service du courrier de Radio-Canada, il avait dû subir commentaires sexuels, avances non sollicitées et gestes sexuels de la part d'Éric Salvail.

Donald Duguay, victime alléguée d’Éric Salvail. Photo : Radio-Canada
Donald Duguay, victime alléguée d’Éric Salvail. Photo : Radio-Canada
Donald Duguay a soutenu avoir dû donner de la formation à Éric Salvail, qui devait le remplacer dans ses fonctions. Les ennuis avec Salvail auraient commencé dès le premier jour, selon la victime présumée.

Donald Duguay a allégué que, « dans un crescendo de violence », Éric Salvail l’aurait finalement séquestré et agressé sexuellement dans une salle de toilette de Radio-Canada, le 29 octobre 1993.

Aucune de ces allégations n’a été prouvée devant la cour.

Un dossier tiré des archives

Mercredi après-midi, durant son témoignage, Éric Salvail a déclaré avoir épluché son dossier de travail à Radio-Canada.

« J’ai constaté qu’en avril, mai et juin 1993, où la plupart des événements me sont reprochés, je ne travaillais pas au courrier de Radio-Canada, mais à la coordination radio, dans un autre département, sur un autre étage. »

Avant qu'Éric Salvail ne témoigne, mercredi après-midi, une spécialiste en ressources humaines de Radio-Canada avait présenté de la documentation relativement au dossier d'emploi d'Éric Salvail dans les années 1990.

Ce dossier avait été archivé à Winnipeg par le diffuseur public.

Deux déclarations à la police

L'ancien animateur et producteur a déclaré avoir appris, le 9 mai 2018, par les médias, qu'il était possible qu'il soit accusé.

Il a affirmé que son avocat lui avait alors dit qu'il y avait trois plaignants.

Éric Salvail a précisé ne se souvenir que de l'un d'eux. Les deux autres – dont l'actuel plaignant, Donald Duguay – lui étaient inconnus, a-t-il dit.

Éric Salvail a dit être allé rencontrer les policiers une première fois le 26 septembre 2018. Il voulait donner sa version des faits relativement au plaignant qu'il connaissait. Il souhaitait aussi obtenir de l'information sur les deux inconnus.

Sa deuxième rencontre avec les policiers s'est déroulée le 11 octobre 2018; il a alors fait une deuxième déclaration et a apporté ses agendas.

Des agendas avec « trop de détails »

Éric Salvail a expliqué avoir conservé tous ses agendas depuis 1991.

« C’était ma vie. Tout était indiqué. Occupations, rencontres, rendez-vous, meetings, vacances, activités de week-end. »

L'ex-animateur et producteur a expliqué qu’il remplissait son agenda de façon « autiste » avec trop de détails.

Son avocat, Michel Massicotte, lui a fait préciser qu’il n’est pas réellement autiste.

Me Massicotte entend déposer en preuve les agendas d'Éric Salvail pour 1992 et 1993, afin de montrer où son client travaillait à cette époque. À ce stade-ci, il n'est pas clair si ces agendas seront admissibles à titre de preuves.

Le test du polygraphe

Éric Salvail a affirmé qu'à sa demande, il a passé trois tests du polygraphe en octobre 2018.

Son objectif était que des accusations ne soient pas portées, a-t-il expliqué. C'est pour cela qu'il a sollicité une rencontre avec le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), ce qui lui a été refusé, a-t-il dit.

C'est finalement en décembre 2018 qu'Éric Salvail a appris qu'il serait accusé concernant un plaignant.

Les témoins de la poursuite

En matinée, mercredi, l'avocate du plaignant, Amélie Rivard, avait appelé trois témoins à la barre.

Une ancienne collègue de Donald Duguay au service de la distribution du courrier à Radio-Canada a affirmé qu’une fois, en 1993, M. Duguay est arrivé devant elle et semblait sous le choc, nerveux. Avec un trémolo dans la voix, il lui aurait dit que Salvail venait d’exhiber ses organes génitaux devant lui.

Cette ancienne collègue a décrit Donald Duguay comme un homme émotif.

Ensuite, un ami de Donald Duguay est venu témoigner que, dans les années 1990, Donald Duguay lui avait parlé de certains incidents qui se seraient produits au travail avec un collègue, sans lui fournir plus de précision.

Enfin, une amie de Donald Duguay au moment des faits allégués a raconté avoir assisté à l’enregistrement de La petite vie avec M. Duguay.

Éric Salvail y travaillait comme animateur de foule. L'amie de M. Duguay a dit avoir été marquée par le « regard très étrange » que leur aurait lancé Éric Salvail lorsqu’il les a vus.

« C'est un regard qui était dur, qui était dérangeant. Ce n'était pas amical », a dit la dame.

Une ordonnance de non-publication nous empêche d'identifier ces témoins.

Le témoignage de M. Salvail se poursuivra jeudi, quatrième et dernière journée du procès.
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