Lucas en hausse, Fasken en baisse
Amélia Salehabadi
2009-11-10 14:15:00
Quels sont les acteurs du monde juridique qui ont la cote aujourd'hui? Quels sont ceux qui en arrachent? Amélia Salehabadi vous les présente...
Me Florence Lucas et toutes les avocates enceintes du Québec.
Dans le jugement France Animation c. Robinson (tel que plus amplement commenté ci-après), une des défenses de Robinson pour ne pas devancer l'audition (demandée par la partie adverse) était à l’effet que son avocate allait être en congé de maternité incessamment.
Voici la réponse de la Cour d'appel:
« Devancer l'audition de quelques mois (…) serait source d'inconvénient majeur pour l'intimé Robinson. Cela l'obligerait à retenir les services d'un nouvel avocat pour conduire l'appel d'un dossier complexe sans compter les frais additionnels que cela implique. »
Question : est-ce que les avocates enceintes ont droit à un régime spécial?
A vous de juger. Pour moi, ce n’est pas très clair puisque la Cour d’appel est très peu loquace sur la nature des inconvénients. Qu’en est-il des autres groupes d’avocats avec des défis de santé, familiale, etc.?
En baisse
Me Pierre Lefebvre, Me Alain Dussault et Me Silviu Bursanescu
de chez Fasken Martineau à qui la Cour d’Appel du Québec vient de refuser une demande d’audition par préférence de leur
appel, dans la cause France Animation. c. Robinson.
Fasken plaidait l'urgence pour protéger entre autres la réputation de ses clients « respectés et très en vus » aussi bien en France que planétairement à la suite entre autres des affirmations du juge de première instance. Ce dernier avait en effet critiqué très sévèrement les clients de Fasken en les traitants notamment de « bandits à cravate ou à jupon » et en qualifiant leur conduite d’« outrageante, préméditée, délibérée » ainsi que de « scandaleuse, infâme et immorale ».
L’honorable André Rochon de la Cour d’appel indique dans sa décision du 4 novembre dernier « Je comprends l'impatience d'une partie de voir réformer par une cour d'appel un jugement qu'elle estime erroné. Cela dit, c'est également le cas pour toutes les parties qui se pourvoient en appel » et il rajoute avec une pointe d’humour que les parties « … ont mis 12 années pour la préparation du procès en première instance. Le procès a duré 8 mois et le jugement fut rendu 4 mois plus tard… ».
La cour d’Appel conclut en quelque sorte que les clients de Fasken peuvent attendre leur tour comme tout le monde!
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