Clara Zwibel. Source: Site web de l’ACLC
Clara Zwibel. Source: Site web de l’ACLC
« Le premier ministre Legault prend une mesure sans précédent en proposant d’imposer une taxe aux Québécois en fonction de leurs choix médicaux. Il propose de pénaliser directement les personnes non vaccinées, les contraignant à se soumettre à un traitement médical. »

C’est notamment ce que déclare Clara Zwibel, directrice du programme des libertés fondamentales et avocate générale par intérim à l’Association canadienne des libertés civiles (ACLC), au sujet de la taxe santé, ou « contribution santé », que le gouvernement du Québec désire imposer aux personnes qui n’ont pas reçu leur première dose de vaccin contre la COVID-19.

Point de doute. Pour Me Zwibel, il s’agit bel et bien d’une « restriction » des droits protégés par la constitution. Le gouvernement doit selon elle soutenir cette mesure avec des « preuves claires et convaincantes », en plus de démontrer qu’il n’existe aucune autre solution « raisonnable ».

L'organisme préférerait cependant que le gouvernement abandonne l’idée d’une taxe santé, celle-ci étant qualifiée de « vulnérable » sur le plan constitutionnel.

« Notre Charte reconnaît aux individus l’autonomie en ce qui concerne leur propre corps et leurs décisions médicales. Il est profondément préoccupant que l’on permette à un gouvernement d’imposer une amende aux gens qui ne sont pas d’accord avec le traitement médical qu’il a lui-même recommandé », soutient-elle.

« Préoccupations » éthiques

Plus largement, Me Zwibel estime que la « contribution santé » soulève des questions éthiques, le système de santé publique canadien étant « universel ».

« Certains services de base, comme les soins de santé élémentaires pour les personnes malades, transcendent ces choix individuels. »

Elle craint que cette mesure attise les divisions et contribue à « aliéner » certaines personnes, soit celles qui ont « peut-être le plus besoin de soutien et de services de santé publique ».

L'Association canadienne des libertés civiles est la plus importante organisation dédiée à la défense des droits et libertés civiles au Canada. Fondée en 1964, elle est basée à Toronto.