Comment j’ai fermé mon bureau à 28 ans !

Natacha Mignon
2010-01-07 14:15:00
Il n’aura finalement pas été à son compte longtemps, puisque fin novembre, il a été embauché par Mitchell Gattuso, un cabinet boutique du centre-ville, concentrant son activité en droit corporatif et en litiges civils et commerciaux.
Parce que c’était eux, parce que c’était moi
« J’ai renoncé à mon cabinet, car j’ai trouvé un bureau qui m’allait comme un gant et m’offrait les avantages que je n’avais pas à mon compte, dit Rémi. Seul, j’étais tour à tour avocat, secrétaire, comptable, réceptionniste, bibliothécaire. C’était beaucoup d’heures pour pas forcément une grosse facturation. Là, je profite du support administratif du cabinet et je peux m’appuyer sur l’expérience d’autres avocats. Croyez-moi c’est confortable !»
Mais finalement, ce n’est pas pour ce confort qu’il a renoncé à son bureau. À la suite de la parution de l’article, l’avocat avait rencontré d’autres cabinets, prêts à l’embaucher. Si Rémi Bourget a sauté le pas avec Mitchell Gattuso, c’est parce qu’ils lui ont permis de conserver sa clientèle et de la développer.
« Bien sûr que non, ce n’est pas un obstacle que Rémi souhaite développer sa clientèle. Au contraire, un cabinet de boutique comme le notre en a toujours besoin et apprécie que des jeunes avocats ouvrent de nouvelles voies pour le faire, dit Me Brian R. Mitchell, associé. Qu’il ait su monté son propre bureau plutôt que d’être au chômage a même forcé mon admiration, poursuit l’avocat, qui avait fait de même au terme de ses études. »
Monter son cabinet : risque ou opportunité ?
C’est peut-être là, la morale de cette histoire. Monter son bureau peut être un tremplin en période de crise pour rebondir après en cabinet, mais pas partout.
« C’est en effet un couteau à double tranchant, dit le recruteur Jean-François Théorêt. Un jeune avocat ayant ouvert son bureau aura plus de mal à être embauché ultérieurement par un gros cabinet, peut-être à tort mais c’est une réalité. En revanche, ce type d’expérience sera de nature à convaincre des plus petits cabinets séduits par l’autonomie de l’individu et intéressés par sa
clientèle ».
Bref, si vous visez seulement les gros cabinets et que la crise en a pour le moment décidé autrement, mieux vaut donc ne pas tenter l’aventure personnelle. Travaillez un temps au mandat pour vous faire la main et allez piocher quelques cours supplémentaires à l’université, le temps que l’orage (économique) passe.