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Une nouvelle juge à la Cour supérieure

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Jean-francois Parent

2022-03-30 08:30:00

Celle qui est maintenant ex-avocate a pratiqué 31 ans en droit de la famille dans le cabinet éponyme…

Me Marie-Hélène Dubé. Source: LinkedIn
Me Marie-Hélène Dubé. Source: LinkedIn
Elle était l’une des plaideuses dans ''Éric c. Lola'', et celle par qui le mariage entre conjoints de même sexe est arrivé au Canada.

Me Marie-Hélène Dubé apporte ainsi un solide bagage qui ne manquera pas de lui servir en tant que juge puînée de la Cour supérieure de Montréal.

Comme spécialiste du droit familial et de la médiation, elle est rompue aux modes d’intervention qui mise sur la résolution de différends, ce qui ne manquera pas de l’aider dans ses nouvelles fonctions.

« Une partie importante de la charge consiste à présider à des conférences de règlements. Mais je suis très candide : la magistrature est un monde qu’il me reste à découvrir ».

Au bout du fil, elle explique à Droit-Inc que, pour l’instant, elle est surtout occupée à naviguer les conséquences du coup de fil placé par le ministre fédéral de la Justice, David Lametti, pour lui annoncer sa nomination.

« L’annonce a été faite il y a deux jours et, en marge des cocktails de félicitations, il faut aussi que je dise au revoir à mes collègues, en plus de devoir laisser mes clients », ce qui ne se fait pas sans une pointe d’émotion.

C’est qu’elle était jusqu’à aujourd’hui associée principale de Goldwater, Dubé. Me Anne-France Goldwater perd ainsi son associée de longue date.

« Anne-France (Goldwater) pratiquait en solo, je suis arrivée chez elle comme stagiaire en 1991. Nous avons alors fondé ensemble Goldwater, Dubé », explique a nouvelle juge.

Barreau 1991, elle est issue de la promotion 1990 de la fac de Droit de l’Université de Montréal.

Elle s’est très rapidement démarquée alors que dès la fin des années 1990, elle bataille contre la discrimination envers les conjoints de même sexe, et remporte la décision rendue par la Cour supérieure en 2000 qui mettra la table pour la légalisation du mariage entre conjoints de même sexe, en 2004.

Quelques années plus tard, elle plaide également la cause ''Éric c. Lola'', qui s’est soldée par un jugement partagé 5-4 contre sa cliente en Cour suprême. Mes Dubé et Goldwater ont représenté Lola dans le but d’obtenir des droits pour les conjoints de fait. Cette cause est devenue l’enjeu majeur de la réforme du droit de la famille promise au Québec.

Marie-Hélène Dubé aura plaidé deux fois en tout à la Cour suprême, et maintes fois devant les tribunaux québécois.

Tout cela ne fait pas d’elle exclusivement une plaideuse, cautionne-t-elle. « On arrive à la bataille judiciaire qu’en tout dernier recours. Il faut surtout pouvoir le prévenir en amont », explique celle dont la pratique de médiation était également florissante.

Elle a également exercé sa profession à titre de médiatrice familiale. Elle s’est impliquée auprès du Barreau du Québec, où elle a fait partie du groupe d’experts en droit de la famille, et auprès du Barreau de Montréal, au sein du Comité sur la diversité ethnoculturelle.

En effet, la nouvelle juge Dubé s’est impliquée auprès de l’École du Barreau du Québec en élaborant une formation sur le droit à l’égalité dans la pratique du droit. Elle a collaboré à la section québécoise de l’Association canadienne des avocats noirs, en plus d’avoir participé au groupe d’experts en droit de la famille du Barreau du Québec, et d’avoir siégée au Comité sur la diversité ethnoculturelle du Barreau de Montréal.

« Je suis très fière de mon héritage haïtien, et ma culture est importante pour moi, et je porte en moi le désir de promouvoir la diversité », dit-elle.

À cet égard, elle souligne « que le besoin d’avoir plus de diversité sur le banc fait l’unanimité ».

Elle ne ressent pas pour autant la pression de devoir, à elle seule, promouvoir la diversité. Marie-Hélène Dubé est la sixième personne racisée à être nommée juge à la Cour supérieure.

« Ce n’est pas mon seul fardeau, car on doit tous mettre la main à la pâte. C’est une responsabilité partagée. Au sein de la magistrature, que nous (les personnes racisées, ndlr) soyons un peu plus nombreux permet à tous d’échanger, de se connaître mieux », et c’est ainsi qu’on peut enrichir la magistrature.
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