Carrière et Formation

Humanisme et services de proximité à l’Aide juridique

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Katia Tobar

2022-07-13 14:15:00

Celui qui prendra bientôt la tête de l’Aide juridique dans ce coin de pays y a fait carrière. Et entend miser sur la proximité avec ses clientèles. Qui est-il?

Me Félix Pouliot
Me Félix Pouliot
Dès le 6 septembre, Me Félix Pouliot deviendra le nouveau directeur des bureaux d’aide juridique de Rivière-du-Loup, Témiscouata-sur-le-Lac et Amqui.

S’il se dit honoré par cette nomination, Félix Pouliot est conscient des défis qui l’attendent au cours des prochaines années, notamment l’accessibilité à la justice pour la population du Bas-Saint-Laurent.

« Mon objectif est d’aller à la rencontre des organisations à vocation sociale qui œuvrent en première ligne pour rappeler l’existence des bureaux d’aide juridique et décrire les services qu’on offre en représentation », a-t-il expliqué à Droit-inc.

L’avocat pratique au bureau d’aide juridique de Rivière-du-Loup depuis 2015 en droit criminel, et intervient comme spécialiste de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Il insiste sur l’importance d’offrir des services de proximité à la population.

Des défis

Dans la région du Bas-Saint-Laurent, les distances sont importantes et les ressources ne sont pas toujours au rendez-vous pour que les gens puissent se faire représenter ou défendent leurs droits, explique Me Pouliot.

« Quand on habite à 1h30 de route du Palais de justice, c’est un défi », illustre-t-il.

Face à cette réalité, les télécomparutions sont un « outil très utile », confirme l’avocat. Elles évitent par exemple l’utilisation de fourgons cellulaires pour le déplacement des détenus et permettent d’éviter des frais importants pour le système de justice.

Me Pouliot émet cependant un important bémol à propos des comparutions virtuelles.
« Il faut faire attention. C’est un droit fondamental d’assister en personne aux auditions dans un procès. Et il ne faut pas oublier l’aspect humain qu’on doit apporter à une cause à la Cour ». Il décrit aussi l’essentiel lien intime qui se crée avec le client lors d’une rencontre physique.

Une mission

Me Félix Pouliot a débuté sa carrière à Rivière-du-Loup. Le Barreau 2013 a effectué son stage au sein du cabinet Belzile et associés, avant de fonder son propre cabinet spécialisé en droit criminel. Il rejoint ensuite l’aide juridique et se passionne pour la mission de ce service public.

« Exercer à l’aide juridique permet de représenter les justiciables les plus vulnérables, d’adopter une approche plus humaine », explique-t-il à propos de son métier.

Me Pouliot participe également à l’implantation du PAJSM (programme d’accompagnement justice et santé mentale) du district de Kamouraska. Ce programme individualisé de 12 à 18 mois permet entre autres aux personnes condamnées de développer des compétences pour éviter les récidives. Il encourage également une meilleure concertation et un partage plus efficace des informations entre les intervenants du système de justice.

« La collaboration entre intervenants du milieu judiciaire est précieuse pour les avocats qui pratiquent en région, assure Me Pouliot. C’est un milieu plus petit, plus restreint, on développe des relations avec les intervenants teintés d’une grande confiance. Et le travail se fait de façon très efficace ».

Félix Pouliot décrit la pratique en région comme étant très « stimulante ». Il se souvient avoir rapidement représenté des clients à la Cour criminelle, alors qu’il était encore stagiaire.

Après presque 10 ans dans la région, l’avocat originaire de Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans loue l’accueil individualisé que lui permet sa pratique en région et la possibilité d’intervenir « dans plusieurs volets de la vie de ses clients ».

Sa valeur ajoutée à la tête du bureau d’aide juridique de Rivière-du-Loup, Témiscouata-sur-le-Lac et Amqui : « Ma méthode de travail [qui] m’amène à être à l’écoute des gens tout en demeurant attentif à leurs préoccupations et leurs besoins ».

La nomination, annoncée juste avant l’été, survient dans un contexte bien particulier, puisque les avocats de l’aide juridique de partout au Québec, sans convention collective depuis décembre 2019, étaient alors en grève afin de réclamer une équité salariale avec les procureurs de la Couronne.

« Il est inconcevable pour les avocats de l’aide juridique, d’avoir des conditions de travail qui sont moins considérées par le gouvernement et il ne doit pas y avoir de différence entre le salaire que les procureurs de la Couronne ont – qui sont les avocats qui poursuivent les gens – que ceux qui défendent ces mêmes personnes-là », indiquait Me Pouliot au micro de TVA.

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