Me Marianne Plamondon. Source: Langlois
Me Marianne Plamondon. Source: Langlois
Ce mercredi 1er février, le Barreau de Québec a lancé, pour la première fois en collaboration avec le Barreau de Montréal, la troisième édition de son « Défi… On décroche » avec comme thématique La trêve de 7 à 7.

L’objectif de ce défi ? Durant tout le mois de février, entre 19h et 7h, les avocates et avocats sont invités à reporter au lendemain toute communication professionnelle non urgente.

Me Marianne Plamondon, avocate en droit du travail et de l’emploi, associée chez Langlois Avocats et porte-parole de cette initiative, s’intéresse particulièrement au droit à la déconnexion depuis plusieurs années.

Droit-inc a pu évoquer avec elle l’importance des enjeux autour de ce concept dans le milieu juridique.

« Avec la multiplication des technologies de l’information, les gens se retrouvent à ne plus avoir de frontière entre la vie personnelle et professionnelle », constate Me Marianne Plamondon.

Le but de ce défi est donc de faire en sorte que l'hyperconnectivité n’affecte pas leur santé mentale. Mais surtout, pour Me Marianne Plamondon, à travers cette initiative lancée par le Barreau de Québec, il y a un réel objectif de conscientisation.

Pour les cabinets d’avocats, l’heure est désormais à l’adoption des bonnes pratiques. Mais attention, avertit l'avocate, « ça ne veut pas dire qu’il faut arrêter de répondre aux clients quand il y a une urgence, mais plutôt de mieux prioriser les communications à l’extérieur des heures de travail ».

Cette hyperconnectivité s’est assurément aggravée avec le développement du télétravail ces dernières années.

« Il n’y a plus de limites, les gens répondent le soir, pendant les vacances… Il faut vraiment déterminer quels types de communication nécessitent d’être pris en compte », insiste Me Marianne Plamondon.

Mais alors, avec déjà deux éditions au compteur, y a-t-il eu une évolution dans les mentalités ces dernières années dans le milieu juridique ?

Selon l’associée chez Langlois, ce qui est sûr, c’est que cette initiative oblige vraiment à la réflexion au sein des cabinets d’avocats. Celle-ci ajoute également que l’engouement pour le défi ne fait que s’accentuer.

Côté cadre juridique, contrairement à l’Ontario qui a passé le cap l’an dernier, le Québec ne semble pas prêt à légiférer sur cette question.

« Pour le moment, tout ce qu’on a ce sont les périodes de repos prescrites par les lois sur les normes du travail dont le droit de refus de travailler passé un certain nombre d’heures. À l’heure actuelle, ça reste donc assez limité », conclut Me Marianne Plamondon.