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Travailler en famille sur un dictionnaire du droit

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Camille Dufétel

2023-05-04 13:15:00

Une nouvelle édition d’un dictionnaire de droit québécois et canadien vient de sortir et celui-ci a été rédigé en partie par des avocats québécois... en famille ! Lesquels ?

Me Charlotte Reid. Source: LinkedIn
Me Charlotte Reid. Source: LinkedIn
Me Charlotte Reid se dit très heureuse d’avoir eu la chance de travailler avec son grand-père et son oncle sur la nouvelle édition du Dictionnaire de droit québécois et canadien. « Un beau succès familial, qui me touche particulièrement », note-t-elle.

Le dictionnaire, qui en est à sa 6e édition, est publié aux éditions Wilson & Lafleur. Sa dernière édition date d’il y a sept ans. Ses auteurs sont Hubert Reid, avocat à la retraite, et Me Simon Reid, respectivement le grand-père et l’oncle de Me Charlotte Reid. Cette dernière a apporté une contribution à l’ouvrage.

On y retrouve plus de 9000 entrées et définitions, plus de 500 sigles et abréviations juridiques, les locutions latines les plus utilisées, la traduction en langue anglaise de tous les termes définis, un lexique anglais-français et la terminologie du nouveau Code de procédure civile, est-il précisé.

Au passage, l’ancienne avocate Francesca Trop indique qu’une de ses œuvres apparaît sur cette édition. Cette dernière, qui peint des avocats, s’est récemment confiée à Droit-Inc.

Avocate chez GBV Avocats et chargée de cours à l’Université Laval, Me Charlotte Reid, Barreau 2018, a donné des détails à Droit-Inc sur l’élaboration de ce dictionnaire juridique.

Comment vous êtes-vous retrouvée à contribuer à la rédaction de cet ouvrage ?

C’est mon grand-père Hubert Reid qui est à l’origine de cet ouvrage publié chez Wilson & Lafleur à chaque fois, et je me souviens que toute petite, je le voyais travailler là-dessus. C’était très marquant pour moi. À chaque édition, on en parlait en famille.

Mon oncle Simon s’est impliqué plus tard, il travaille chez Wilson & Lafleur depuis plusieurs années, entre autres sur le Code de procédure civile.

Et ça vous a donné envie de vous y mettre aussi ?

Exact, ç'a toujours été un rêve pour moi, à partir du moment où j’ai été en âge de comprendre ce que ça pouvait représenter.

C’est l’an passé qu’on a commencé à en discuter et on s’est dit qu’on allait le refaire, parce que mon grand-père va avoir 90 ans. Je me suis dit que si on voulait le faire, il fallait en profiter tant que tout le monde est en santé et peut participer.

Les termes juridiques évoluent-ils beaucoup à travers les années ?

Oui, ça évolue beaucoup. Juste au niveau des lois, énormément n’étaient plus à jour, les noms ont changé, il y a des articles qu’on citait dans le temps et qui ont été abrogés…

De la mise à jour doit être faite assez régulièrement pour qu’on puisse offrir un produit qui représente le droit actuel. Ce sont des termes juridiques, et on a souvent recours à des lois pour les définir.

On va voir les nouveaux projets de loi, surtout cette année, en matière de droit familial, la réforme, l’aide médicale à mourir, il y a beaucoup de nouveaux termes et de nouvelles dispositions législatives qu’on a dû aller consulter pour mettre à jour certains termes.

C’est un travail très intéressant parce qu’on touche à tous les domaines du droit.

Vous vous spécialisez en droit de la construction, j’imagine donc que cela demande pas mal de recherche dans les autres domaines ?

Exact, il faut aller voir dans les lois, ce qui s’est dit dans d’autres provinces, dans les journaux… On essaie d’avoir vraiment une définition qui va représenter le plus près possible la réalité. On a accès à plusieurs sources d’information.

C’est un gros travail documentaire, on est allé consulter les travaux parlementaires, ce qui s’est dit lors de commissions de consultations publiques. C’est un travail à temps plein.

Pour ma part, j’ai apporté ma contribution en prenant en compte le fait que je travaillais à temps plein chez GBV et que j’avais une charge de cours à l’université.

Quand on essaie de mettre en avant des emplois dans le milieu juridique, travailler pour un éditeur, mettre à jour des ouvrages juridiques, c’est une job super intéressante dont on ne parle pas nécessairement.

Vous avez envie de reprendre le flambeau petit à petit sur cet ouvrage ?

Oui, c’est certain, je trouve que c’est un beau leg et un beau projet… Ça m’a marquée étant petite et j’aimerais le pousser à l’âge adulte.

Pourquoi l’existence de cet ouvrage est-elle importante ?

C’est tellement utile ! Que ce soit pour commencer une recherche par exemple. On a des stagiaires à qui on demande de commencer des recherches et parfois, la définition d’un terme en droit, ça fait toute la différence.

Avoir un outil fiable sur lequel on sait que tout a été passé au peigne fin et que c’est la bonne réponse, c’est très important, tant au niveau des études à l’université qu’au travail en tant qu’avocat.

Je fais du litige et je l’utilise vraiment chaque jour. Parfois, on embarque sur le pilote automatique, mais c’est bon de revenir à « ça veut dire quoi, ce terme-là ? ». Le dictionnaire est aussi accessible en ligne sur le Centre d’accès à l’information juridique, le CAIJ.

Il y a des synonymes, des antonymes, des liens avec d’autres termes similaires… C’est un retour à la base pour être sûr qu’on parle tous de la même chose.

Je précise que si j’ai apporté ma contribution, le gros du travail a été fait par les employés de Wilson & Lafleur. C’est un travail d’équipe.
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