La course aux stages est un marronnier de la vie d'un étudiant en droit. Si les 5-à-7 facilitent le réseautage, sont-ils pour autant l'occasion de décrocher un stage ? Kerwin Myler nous livre ses impressions avec humour et lucidité.
Quand il s’agit de la course aux stages, la plupart des participants - nous, les courseurs - avons tendance à feindre l’indifférence, du genre, « Oui, je fais la course, mais bof… », ou bien « Oui, je fais ça, mais je ne veux pas vraiment travailler pour un grand cabinet : je suis juste là pour les cocktails ».
Ça, c’est entre nous.
La réalité est tout autre.
C’est seulement lorsqu’on se pointe pour un 5-à-7 dans un cabinet qu’on se rend compte qu'effectivement, c’est un peu stressant. Et si c’est un peu stressant, c’est parce qu’au fond on tient à être parmi les heureux élus. Et quand la tension monte d’un cran, ça se voit.
En arrivant, dans le vestiaire, il y a ceux qui font tomber leur manteaux deux, trois fois en essayant de les suspendre sur des cintres enduits de Pam. D’autres refont à répétition leur nœud de cravate, convaincus que ça pendouille juste un peu trop bas. Et vu que nous sommes en 2011 et que ça fait longtemps que les hommes sont devenus eux-aussi une cible de choix de l’industrie de la mode, le petit lopin de terre qui se situe devant le miroir du vestiaire vaut aussi cher qu’un terrain vague sur le Plateau…
Les conversations entre " courseurs " trahissent elles-aussi leur nervosité :
« Écarte-toi - t’es trop grand ! Tu me fais paraître plus petit ! »
« Hé, t’as mis un costume gris toi aussi ? Moi qui voulais me démarquer… »
« Est-ce que j'ai de la moutarde de smoked-meat sur la face ? »
Ou encore :
« Ah, non… Pourquoi je dois avoir un bouton juste aujourd’hui ? Je fais déjà assez jeune comme ça… »
Kerwin Myler revient sur un moment incontournable de la vie étudiante ; la course aux stages.Évidemment, tout le monde est sur le qui-vive, tout le monde se soucie de paraître le mieux possible, ce qui est normal. En même temps, on se demande presque tous si ça fait vraiment une différence. Est-ce que ça va m’aider à décrocher une entrevue si j’ai jasé avec une telle ou untel ? Est-ce que je dois croire quand on me dit ô combien l’ambiance est excellente au cabinet ? Et qu’en est-il de la célèbre « politique des portes-ouvertes » ? Sont-ils sérieux ? Se demande-t-on.
C'est dur de savoir, en fin de compte. Il y en a qui vont jurer que oui, que leur embauche en fin de parcours a débuté par une conversation fascinante lors d’un 5-à-7, mais de telles affirmations demeurent anecdotiques. Reste qu’elles sont… Encourageantes !
Quant à moi, la conversation la plus intéressante que j'ai eue pendant les happenings marketing de la course aux stages, n’a rien eu à voir avec le droit… Quand un associé m’a demandé de lui rappeler mon nom de famille - Myler, un nom qui ne court pas les rues aux Québec ! - il m’a signalé que sa grand-mère avait le même nom de famille.
Grâce à la Course aux stages, je me suis découvert de la famille à Montréal, moi qui me croyais tout seul sur cette terre que j’ai adoptée il y a dix ans !
Qui l’eût cru ?
11535
Publier un nouveau commentaire
Remarque
Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.
NETiquette sur les commentaires
Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être
publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré
cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez
immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande
apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser
l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit
de réponse.
