Stages : où serez-vous le mieux payés?
Jean-Francois Parent
2019-01-09 15:00:00

C’est l’occasion pour les cabinets, les entreprises et les agences gouvernementales de mousser leur pratique pour attirer les meilleurs étudiants.
Cependant, entre l’offre du plus grand payeur et celle du plus petit, l’écart est de 167 %!
Alors chez qui serez-vous le mieux payés?
Et bien, ce sera chez BCF! Le cabinet offre en effet 70 000 dollars à ses stagiaires. Le cabinet a d’ailleurs augmenté le salaire offert puisqu’il était de 66 000 dollars l’an passé.
Du côté des salaires les plus bas, on trouve l’aide juridique, un cabinet régional et le DPCP, avec leurs 26 000 dollars.
En y ajoutant les avantages sociaux, BCF offre ainsi un salaire qui atteint presque le triple de ce que peut payer un petit cabinet hors des grandes villes ou un service public tel le Centre communautaire juridique de Montréal.
Parmi les meilleurs payeurs, soit ceux qui offrent 60 000 dollars et plus, citons également Gowling WLG (65k) et Stikeman (62K), Osler, McCarthy et Blakes (62K), ainsi que Miller Thomson, McMillan, Lavery et Fasken (60K).
Le choix du secteur
Outre le salaire, quel avantage peut offrir une pratique publique?

Pour ceux qui veulent se destiner au droit criminel, en défense, ou qui s’intéressent à la famille ou à la protection de la jeunesse, c’est l’endroit où l’on peut rapidement se mettre les mains dans le cambouis.
« Et puis, dans la dernière année, nos plaideurs ont remporté deux jugements en Cour suprême », dont l’arrêt Boudreau sur les suramendes imposées notamment aux itinérants, se félicite Me Trudeau.
La pratique souhaitée
Et pour ceux qui ne se destinent pas d’emblée au droit commercial, des petites études telles Monette Barakett ont ce qu’il faut, explique Guy-François Lamy, directeur général du cabinet qui compte 25 avocats à Montréal.
Il refuse de dévoiler l’offre faite aux stagiaires « pour des raisons stratégiques », mais assure que les salaires sont « concurrentiels » avec l’offre des grands cabinets. Dont certains ont par ailleurs des bureaux dans le même immeuble que Monette Barakett, Place Ville-Marie.
« L’avantage, c’est également de pouvoir pratiquer une spécialisation, en droit du travail ou en droit public. Et quand je demande aux stagiaires ce qui les attire chez nous, ils répondent ‘’vous étiez les plus cools’’ », affirme Me Lamy.

Une offre bonifiée

Osler propose même un iPhone, Stikeman et Lapointe Rosenstein un « téléphone intelligent » !
Ce n’est pas tout : Gowling WLG, par exemple, bonifie le salaire de 65 000 dollars d’une allocation de 10 000 dollars pour préparer son assermentation. Et ce, en plus des frais de scolarité et des livres à l’École du Barreau.
Évidemment, ces privilèges sont assortis de responsabilités : pendant les six mois que dure le stage, plusieurs cabinets exigent de longues heures. Certains précisent même qu’il faut se rendre disponible pendant les fins de semaine.
Plusieurs, tels Davies, qui ne divulgue pas les salaires offerts, ou encore McCarthy et Fasken, pour ne nommer que ceux-là, proposent en outre l’accès aux assurances collectives, avec plan dentaire à la clé.
L’ambiance

« Nous avons un bureau à taille humaine, qui a une plateforme nationale », ce qui donne le meilleur des deux mondes aux quelque dix stagiaires que Osler sélectionne en moyenne chaque année.
Me Lambert, elle-même ex-stagiaire chez Osler, ajoute que « jusqu’à maintenant, on a offert un emploi à tous nos stagiaires ».
Québec-Montréal
Les écarts salariaux existent également entre les bureaux régionaux d’une même bannière :
BCF par exemple offre aux stagiaires de Québec 71 % de ce que touchent les stagiaires montréalais. McCarthy et Fasken offrent quant à eux 25 % de moins.
Ces émoluments restent cependant bien supérieurs à ce qu’offrent les plus petits cabinets, les entreprises, ou la fonction publique.
Ainsi, selon les offres de stage publiées sur le site de l’École du Barreau, l’Autorité des marchés financiers ou les contentieux municipaux tels Montréal, ou encore le Cirque du Soleil, on offre entre 26 000 et 37 000 dollars aux stagiaires.
Cela étant, si un stage dans la fonction publique mène à une embauche, les écarts salariaux sont comblés par la sécurité d’emploi et les avantages sociaux –les régimes de retraite des fonctionnaires sont parmi les plus généreux sur le marché.
Mais comme le disent tous nos interlocuteurs, au-delà des salaires, il y a d’abord le type de pratique que l’on veut développer. Et l’ambiance recherchée.
À vous de choisir!
Iconoclaste
il y a 6 ansLe marché des avocats est sur-saturé avec 28 000 avocats et 900 nouveaux bébés-avocats chaque année.
Ça explique pourquoi malgré les salaires élevés des grands bureaux, l'ensemble des conditions de travail diminue, si on considère la charge de travail qui augmente chaque année. J'ai entendu dire qu'on exigeait 2200 heures facturables chez Stikeman pour les jeunes avocats. C'est démentiel.
C'est effectivement devenu une machine à broyer les humains.
YB
il y a 6 ansEt alors ? 2200, c'est commun aux USA.
Si facturer vous fait peur... enfin, ça me paraît évident.
David
il y a 5 ansDefinetly the information that people should be tackling. Thanks for the insight.