Comprenons-nous bien

André Giroux
2010-10-22 13:15:00
Le colloque se poursuit aujourd’hui. Il réunit quelques sommités internationales.
Qui pense à s’exprimer clairement aujourd’hui?
L’événement a notamment réuni quelques experts internationaux.
Christopher Balmford, de Melbourne Australie, a prononcé la conférence d’ouverture.
Expert international, sa compagnie Words and Beyond fournit des services en langage clair pour de nombreux Australiens et d'autres clients internationaux, y compris les grands cabinets d'avocats. Sa compagnie Cleardocs fournit en ligne des documents juridiques “prêt-à-signer” en Australie, en Angleterre et au Pays de Galles.
Il estime que « les avocats emploient souvent un ton et un style de rédaction qui semblent vouloir démontrer leur statut d’avocats, alors qu’ils embrouillent la plupart du temps le message qu’ils souhaitent transmettre en plus de frustrer le lecteur. »
Joseph Kimble enseigne la rédaction juridique depuis 25 ans à la Thomas Cooley Law School à Lansing, au Michigan. Il a écrit un livre intitulé Lifting the Fog of Legalese: Essays on Plain Language.
Madame Nicole Fernbach a fondé le Centre international de lisibilité, à Montréal. Ce centre diffuse de l’information sur le langage clair au niveau mondial et offre de la formation en rédaction juridique et administrative.
Avocate à Loto-Québec, Me Nancy Bishai est venue chercher des outils.
« Je suis étonnée qu’il existe autant de publications et d’organisations qui s’intéressent à la clarification du langage juridique », affirme-t-elle.
Aujourd’hui chez Ogilvy Renault, Pierre A. Michaud (en photo) a été juge en chef de la Cour d'appel du Québec de 1994 à 2002.
« Les avocats ont tendance à penser que les longues plaidoiries impressionneront un juge, souligne-t-il. C’est faux. Les meilleurs plaideurs sont clairs et concis. »
Être clairs avec ses clients
« Une condition gagnante pour l’accessibilité au droit et le recrutement de clientèle : tenir compte que 1,3 million de personnes peinent à lire et à écrire », a rappelé un participant œuvrant dans un organisme d’alphabétisation québécois.
Or, souligne Rose-Marie Charest, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, « les principales plaintes déposées aux ordres professionnels proviennent de clients qui connaissent mal ce que les professionnels peuvent faire pour eux. »
Président du Comité de justice participative du Barreau du Québec depuis 2009, Me Miville Tremblay a souligné quelques incongruités du langage juridique.
« Nous voulions éviter le mot conflit, alors nous avons parlé de règlements des différends. Certaines personnes se sont demandé ce que nous avions contre les différences! »
Il en va ainsi de termes qui n’ont pas le même sens en droit qu’en langage quotidien.
« La signification de procédures, qu’est-ce que cela signifie pour le commun des mortels? », demande-t-il.
Il en a aussi contre les mots abstraits, tels qu’ex parte.
« Dites-vous à votre ami que puisqu’il ne s’est pas présenté au repas auquel vous l’aviez convié, vous avez mangé ex parte? »
« Les termes techniques ne représentent que 2% ou 3% du vocabulaire que nous utilisons, mentionne Joseph Kimble. Le reste est affaire de clarté. »
Le colloque continue aujourd’hui. Le Barreau du Québec lancera une brochure sur la clarté dans le langage juridique.
Anonyme
il y a 14 ansEt ceux qui ne le sont pas s'expriment habtuellement mal.
Ce mouvement pour un "parlé clair" en appel au nivellement par le bas. Cachez cette ignorance que je ne saurais voir !
Anonyme
il y a 14 ansComme le rapporte M. Giroux dans son article le «...Président du Comité de justice participative du Barreau du Québec depuis 2009, Me Miville Tremblay a souligné quelques incongruités du langage juridique.
« Nous voulions éviter le mot conflit, alors nous avons parlé de règlements des différends. Certaines personnes se sont demandé ce que nous avions contre les différences! »»
Opinons tous du bonnet avec approbation au constat de notre Président du Comité de justice participative. Biffons le mot «différend» du vocabulaire.
Avec de telles initiatives, faisons la place belle aux analphabètes fonctionnels qui sont de plus en plus nombreux et de surcroît diplômés.
Soyons pratiques et efficaces : pourquoi faudrait-il enrichir son vocabulaire si on peut obtenir un diplôme et passer ensuite sa vie avec un bagage de mille mots.
Anonyme
il y a 14 ans> Avec de telles initiatives, faisons la place belle aux analphabètes fonctionnels qui sont de plus en plus nombreux et de surcroît diplômés.
Et, si je puis me permettre d'ajouter, qui sont parfois élevé à la magistrature.
> Soyons pratiques et efficaces : pourquoi faudrait-il enrichir son vocabulaire si on peut obtenir un diplôme et passer ensuite sa vie avec un bagage de mille mots.
Pour maximiser les probabilités d'être compris du tribunal.
Voici une anecdote venant d'un collègue, et que l'on pourrait intituler "arrivé dans un palais de justice près de chez vous":
l'avocat: cet acte juridique a été frappé de nullité par le tribunal
Le juge: a été quoi de nullité ?
l'avocat: frappé
Le juge: frappé ?
l'avocat: l'acte a été annulé par le tribunal.
Le juge: ah ! merci, continuez.
l'avocat: ...
N.B.: Le juge en question est francophone, et d'une génération qui a fréquenté le CEGEP plutôt que le séminaire.
Henri
il y a 14 ansJe ne suis pas d'accord avec ces trois commentaires qui semblent être rédigés par la même personne.
Je vous suggère de prendre connaissance de la documentation suivante pour vous aider à comprendre ce qu'est le langage clair:
http://www.barreau.qc.ca/avocats/praticien/langage-clair/index.html
Anonyme
il y a 14 ans> Et ceux qui ne le sont pas s'expriment habtuellement mal.
>
> Ce mouvement pour un "parlé clair" en appel au nivellement par le bas. Cachez cette ignorance que je ne saurais voir !