Pratiquer le droit autrement!
Camille Dufétel
2023-10-16 14:15:00
Tous travaillaient aussi chez Miller Thomson auparavant. Les quatre associés ont baptisé leur cabinet Fourcand, Tremblay, Kissel, Plante (FTKP). Dans une publication sur LinkedIn, à l’occasion du premier anniversaire du cabinet, Me Fourcand se réjouit de voir que l’équipe est depuis passée de 5 à 15 collaborateurs.
« Nous avons eu l'incroyable privilège de trouver 10 personnes exceptionnelles qui ont cru en notre vision et ont quitté de grands cabinets d'avocats, des entreprises internationales et d'autres postes pour faire partie de cette grande aventure », écrit-elle notamment.
Droit-inc a souhaité en savoir plus sur les défis de la première année du cabinet auprès de Me Fourcand.
Rappelez-nous, pourquoi avoir décidé de faire ce saut après une vingtaine d’années au sein de Miller Thomson?
Effectivement, ça faisait vingt ans que je travaillais au sein d’un cabinet national. Ça faisait quelque temps que j’envisageais d’ouvrir ma propre boîte. Mais pour moi, c’était vraiment important d’attendre d’arriver à un moment de carrière où je pouvais partir avec toute mon équipe.
Pour moi, c’est vraiment une équipe extraordinaire. Nous sommes très complémentaires. La Covid-19 nous a montré qu’on n’avait pas besoin d’être en structure pour être performants, qu’on pouvait travailler de la maison avec un laptop et un téléphone. On arrivait à être tout à fait performants et à garder une clientèle engagée et loyale.
Ç'a été pour nous une révélation, ça nous a montré que nous étions capables d’être autonomes et d’ouvrir notre propre cabinet.
Après 20 ans au sein d’un cabinet, certains préféreraient peut-être garder leur confort… Qu’est-ce qui a fait que vous avez voulu prendre ensemble ce risque?
On discutait de ce but ultime qui était d’avoir notre propre cabinet, on trouvait que le droit de la famille était un domaine qui se desservait bien en petite structure. On s’est dit que c’était plus évident pour des cabinets de nous référer, en tant que petite structure, des dossiers en droit de la famille. On savait qu’il y avait un potentiel de croissance.
Comment s’est déroulée la création de ce cabinet, comment s’est passée la dernière année?
Au niveau de la création, c’est très important d’être organisé et d’avoir des projections au niveau financier, de savoir quelles sont nos valeurs et en quoi notre cabinet diffère des autres cabinets pratiquant dans le même domaine.
Il faut penser à la manière dont on pratique le droit, notre approche client, notre manière de voir la résolution de conflits… Nous avons vraiment travaillé beaucoup sur ce qui nous distinguait et sur ce que nous voulions projeter. Mais surtout sur un plan d’affaires solide, et sur le fait d’être rigoureux dans le respect de nos finances.
Quelque temps après, nous avons embauché deux parajuristes, car nous voulions évidemment s’assurer d’avoir tout le support requis. Rapidement, nous avons vu que nous étions débordés et quelques mois plus tard, nous avons commencé à embaucher des avocats. Je dirais que nous avons embauché quasiment une personne par mois, en moyenne.
Sur quels types de mandats travaillez-vous?
On fait du droit de la famille, donc des divorces, des gardes d’enfants, du partage de patrimoine familial, ce qui concerne les déménagements à l’extérieur du pays pour un parent avec son enfant ou ses enfants… On travaille aussi sur des dossiers d’enlèvements internationaux d’enfants, des dossiers de conflits de juridiction ou de législation au niveau du droit international, dans le contexte du droit de la famille…
On fait aussi un peu de droit des successions, mais surtout quand il y a un aspect droit de la famille qui s’intègre à la question. On fait aussi des contrats de mariage, de vie commune…
Avec du recul, un an plus tard, vous n’avez donc pas de regret?
Absolument pas, je ne m’attendais pas à aimer autant cette aventure et le fait d’être nos propres patrons. J’essaie de créer un bureau diversifié, avec des gens qui se soucient du bien-être de leurs employés, où tout le monde se sent respecté dans ses différences.
Dans notre bureau, les gens sont francophones, anglophones, allophones, ils viennent aussi bien de l’Amérique du Nord que de l’Europe ou des Caraïbes… Tout le monde s’entend super bien, on embauche en fonction des compétences, mais aussi des valeurs, il faut que ce soit des personnes qui aiment travailler de façon collaborative.
Souvent, entre associés, on se regarde et on se dit quelle chance incroyable on a eu d’avoir pu attirer autant de talents, avec de belles valeurs humaines.
Est-ce que des choses vous manquent, par rapport à votre ancien statut chez Miller Thomson, ou non?
C’est sûr que c’est très exigeant, je pense que je n’ai jamais travaillé autant de ma vie que durant cette première année. Mais on dirait que j’avais plus d’énergie que quand je travaillais un tout petit peu moins. Je trouve que c’est magnifique de créer, de grandir, de construire quelque chose et d’être entouré de gens en qui on a confiance et qui sont heureux de travailler avec nous.
Je pense que j’ai vraiment fait le bon choix. Tous les quatre, nous voulions créer un espace où nous pouvions pratiquer le droit autrement.
Quel conseil donneriez-vous à un avocat ou une avocate qui travaille dans un grand cabinet et hésite à faire comme vous?
Chacun peut faire ça à son rythme, mais je trouve que ça aide de partir avec une équipe en qui on a confiance. Des gens qui se respectent et qui sont complémentaires. Quand on veut construire une équipe durable, il faut qu’elle soit diversifiée pour pouvoir s’occuper de chaque aspect de l’entreprise.
Quelqu’un va être plus dans la gestion du savoir, quelqu’un d’autre dans le contrôle des finances, quelqu’un d’autre encore, sera plus dédié à la gestion des ressources humaines, aux technologies, ou au développement de la clientèle…
Ça aide d’avoir des gens avec des qualités différentes. On ne peut pas être bon dans tout.
Eloïse Gratton
il y a un anThe best team ever!!! Bravo Patricia pour ce succès qui est plus que mérité.