Lavery pige chez Norton Rose

Après huit années de pratique chez Norton Rose, Frédéric Desmarais s’est joint à Lavery à titre d’associé au sein du groupe droit du travail et de l’emploi.
Il concentre sa pratique sur les enjeux propres au droit civil de l’emploi, notamment l’obligation de loyauté, les clauses restrictives et les litiges qui en découlent.
Par ailleurs, Frédéric Desmarais accompagne des employeurs tant provinciaux que fédéraux en leur offrant des conseils stratégiques en matière de gestion de la main-d’œuvre. Il les représente devant les instances administratives et judiciaires, y compris les tribunaux de droit commun et la Cour d’appel du Québec, ainsi que devant les arbitres de griefs.
Son arrivée chez Lavery, les enjeux qui marquent sa pratique et les conseils qu’il adresse à la relève : Me Frédéric Desmarais se confie à Droit-inc.
Après huit années chez Norton Rose, qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre Lavery?
Lavery est un cabinet largement reconnu, dont le groupe en droit du travail et de l’emploi jouit d’une solide réputation. J’étais donc très confiant à l’idée de rejoindre des collègues de grande qualité, dont certains que je connaissais déjà.
Un autre aspect important est que Lavery offre une gamme complète de services juridiques, droit du travail et de l’emploi, litige, propriété intellectuelle, droit des affaires, tout en conservant une échelle humaine. Cette combinaison m’a beaucoup attiré.
Enfin, lors des discussions entourant mon embauche, j’ai senti un réel intérêt pour mon profil : un avocat en droit du travail et de l’emploi spécialisé en droit de l’emploi, souvent impliqué devant les tribunaux civils, et ayant un côté plus « académique » par mes révisions d’articles, mes publications et mes nombreuses conférences. Lavery voyait une valeur ajoutée dans ce que je pouvais apporter au cabinet.
Pouvez-vous nous parler plus en détail de votre expertise et de la manière dont vous accompagnez concrètement les employeurs?
Comme plusieurs avocats en droit du travail et de l’emploi, j’ai une pratique généraliste : je couvre à la fois les rapports individuels et les rapports collectifs du travail. Cela dit, une grande partie de mon travail concerne les rapports individuels.
J’interviens fréquemment en matière de contrats de travail et de clauses restrictives, clauses de non-concurrence, non-sollicitation, confidentialité, autant pour conseiller que pour rédiger. Je travaille aussi beaucoup sur les régimes d’intéressement à long terme (options d’achat d’actions, RSU, PSU), particulièrement sur les enjeux juridiques propres au droit de l’emploi.
J’interviens également dans des dossiers plus classiques : gestion de la performance, congédiements, licenciements individuels ou collectifs. Du côté des rapports collectifs, j’analyse des conventions collectives, participe à la négociation et traite à l’occasion des dossiers d’accréditation.
Quels sont les enjeux les plus présents actuellement?
L’absentéisme demeure un enjeu important pour nos clients. Les questions liées à l’intelligence artificielle et aux technologies sont également de plus en plus fréquentes.
Les régimes d’intéressement, tant à court qu’à long terme, suscitent beaucoup de questions, notamment à la lumière de l’évolution jurisprudentielle et du contexte économique plus incertain.
Dans le même ordre d’idées, le ralentissement économique entraîne de nombreuses demandes liées aux restructurations et aux licenciements, avec les enjeux juridiques que cela comporte.
Enfin, le retour en présentiel continue de générer des interrogations. Les employeurs souhaitent comprendre jusqu’où ils peuvent aller pour imposer un modèle de travail plus présentiel ou augmenter de façon marquée les jours obligatoires de présence au bureau.
Vous avez enseigné le droit du travail et de l’emploi à l’École du Barreau du Québec. Que retirez-vous de cette expérience et quel conseil donneriez-vous à un jeune avocat ou une jeune avocate qui se lance dans ce domaine?
Aux jeunes avocats et avocates qui débutent dans ce domaine, je dirais d’abord qu’il est essentiel d’être soi-même et de pratiquer le droit en accord avec sa personnalité, ses valeurs et ses intérêts. Dans mon cas, j’ai toujours eu un intérêt plus académique et c’est à travers l’écriture et les conférences que j’ai développé ma pratique. Chaque parcours est différent, et il ne faut pas hésiter à suivre celui qui nous ressemble.
Je leur dirais également de s’investir pleinement dans un domaine ou un aspect du droit qui les passionne vraiment. Ce n’est pas obligatoire de se créer une niche, mais cela peut être une voie intéressante, à condition de rester curieux et bien informé. L’écriture et la prise de parole en public peuvent d’ailleurs contribuer à cet approfondissement.
Enfin, je crois profondément à l’importance de la courtoisie et du respect. Notre milieu est petit, et la réputation est un atout précieux. Il faut traiter avec égards autant la magistrature que les collègues et le personnel de soutien, qui joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de toute organisation.
Et surtout, il faut garder en tête que le droit est une profession exigeante, quel que soit le type de cabinet où l’on exerce. Il est donc nécessaire de préserver un équilibre de vie qui laisse de la place à la famille, aux loisirs et aux passions, parce que la pratique ne devrait jamais occuper toute la place.