Action collective contre une marque de tequila

Une demande d'action collective est déposée contre une marque de tequila pour représentation fausse ou trompeuse. Qui sont les avocats?

La Cour supérieure du Québec devra se prononcer sur une demande d’autorisation d’une action collective visant une marque de tequila.

Le demandeur est Dan-Mirvicko Durandisse, un résident de Rivière-des-Prairies. Le 16 mai 2025, celui-ci se rend à la Société des alcools du Québec (SAQ) pour acheter une bouteille de tequila de qualité supérieure. Il indique avoir envisagé plusieurs marques avant d'arrêter son choix sur une bouteille de marque « Casamigos Tequila Reposado » étiquetée « Tequila 100% Agave Azul ».

Pour cet achat, le demandeur débourse 93,75 $.

Le demandeur est représenté par Me Benjamin W. Polifort et Me Loran-Antuan King du cabinet Lambert Avocats.

De retour à son domicile, le demandeur invite des amis chez lui. « Après une discussion avec ses amis, le demandeur comprend que la bouteille de tequila qu’il vient d’acquérir n’est pas produite entièrement à base d’agave, mais plutôt avec des concentrations significatives de canne à sucre ou d’autres types d’alcool, tel qu’il appert de diverses sources médiatiques », indique la demande..

La bouteille achetée est commercialisée par Diageo Canada, dont les marques de spiritueux et de bières sont vendues dans le monde entier. L’entreprise détient notamment les marques de tequila Casamigos et Don Julio.

La défenderesse étiquette chaque bouteille de tequila Casamigos avec la mention « Tequila 100% Agave Azul » et ses bouteilles Don Julio avec la mention « 100 % de Agave », mentionne la demande d’autorisation d’une action collective.

Or, « selon la législation canadienne et mexicaine, l’agave bleu Weber (Agave Tequilana ou Agave Azul) est la seule espèce d’agave autorisée à être utilisée comme ingrédient de base de la Tequila 100% agave ».

D’ailleurs, « les consommateurs paient un prix significativement plus élevé pour les tequilas fabriquées à partir de 100% d’agave bleu Weber », pointe la demande, ajoutant qu’ils « paient des prix particulièrement élevés pour l’achat de tequilas de marque Casamigos et Don Julio, s’attendant à recevoir un produit de qualité supérieure ».

Pourtant, une action collective déposée devant un tribunal new-yorkais révèle que « ces tequilas contiennent des concentrations significatives de canne à sucre ou d’autres types d’alcool plutôt que de la tequila pure ».

S’il avait su que les bouteilles de tequila de marques Casamigos et Don Julio n’étaient pas véritablement composées à 100% d’agave, le demandeur n’aurait pas choisi d’acheter des produits de la défenderesse, à un prix significativement élevé, soutient-il.

Le demandeur-ci allègue que la défenderesse commet une pratique interdite aux termes de la Loi sur la protection du consommateur (LPC), « en ce qu’elle fait une représentation fausse ou trompeuse », en commercialisant des tequilas étiquetées 100 % Agave.

Il souhaite être nommé représentant du groupe constitué de « toutes les personnes physiques résidant au Québec ayant acheté une bouteille de tequila de marques Don Julio ou Casamigos, depuis le 20 mai 2022 ».

La demande réclame à la cour de condamner la défenderesse à payer des dommages-intérêts et des dommages-intérêts punitifs à chacun des membres du groupe.