Barreau du Québec : ces administrateurs font la paire !
Camille Dufétel
2023-05-24 13:15:00
Tous deux avaient tenu à présenter conjointement des capsules vidéo afin de faire davantage connaître leur parcours. Un de leurs points communs étant d’avoir été chacun à la présidence du Jeune Barreau de Montréal.
Sans compter leur implication pour le Barreau du Montréal. Me Laguerre a par ailleurs été élu bâtonnier de Montréal pour 2021-2022. Il est le fondateur de Laguerre Fiscaliste.
Me Mylène Lemieux-Ayotte est pour sa part conseillère juridique en droit commercial et des technologies chez Cisco depuis 2018.
Bien-être psychologique, technologie, prévention des conflits… Qui dit être administrateur pour le Barreau du Québec implique d’avoir en tête un certain nombre d’enjeux prioritaires.
Me Lemieux-Ayotte et Me Laguerre en ont à l’esprit, mais attendent surtout de voir quelles discussions sont déjà sur la table, alors que l’AG annuelle des membres du Barreau du Québec aura lieu le 19 juin prochain.
Ils se disent très enthousiastes à cette idée et remercient ceux qui ont voté pour eux. Droit-Inc s’est entretenu avec ces deux nouveaux administrateurs.
Pourquoi avez-vous décidé de vous soutenir mutuellement durant la campagne électorale ?
Mylène Lemieux-Ayotte (MLA) : Extra et moi, nous nous impliquons dans la communauté juridique depuis que nous sommes assermentés comme avocats. Nous nous sommes connus dans le cadre de notre implication au Jeune Barreau de Montréal.
Nous avons tous les deux été présidents du Jeune Barreau de Montréal à des années de différence. J’admire beaucoup Extra non seulement pour ses qualités d’avocat, mais également pour ses qualités humaines.
J’ai voulu mettre ma candidature en commun avec lui parce que nous avons des priorités communes, que nous voulions mettre de l’avant, même si nous allons exercer notre rôle d’administrateur de manière individuelle.
Dans le cadre de la campagne, nous tenions à nous supporter pour favoriser l’élection de l’un et de l’autre.
Extra Junior Laguerre (EJL) : J’ajouterais que Mylène et moi, on s’entend vraiment bien, on s’apprécie beaucoup comme personnes. Et grâce à notre expérience au Jeune Barreau de Montréal, nous avons une bonne idée du rôle d’administrateur.
Pourquoi était-ce important pour vous de devenir administrateurs pour le Barreau du Québec ?
MLA : Je me suis présentée comme administratrice au Barreau du Québec parce que j’ai toujours eu un intérêt marqué pour la gouvernance. J’aime m’intéresser aux règles et faire partie du processus décisionnel.
Aussi, je juge très important et j’ai toujours promu la place des femmes et des jeunes sur des instances décisionnelles comme celle du Barreau du Québec. Sa mission me tient vraiment à cœur. Je veux vraiment y contribuer, entre protection du public, accès à la justice, primauté du droit…
La technologie fait aussi partie de mes priorités. Surtout de faire en sorte qu’elle soit au service de la justice, qu’elle rende notre système de justice plus efficace, plus accessible, plus transparent, autant du point de vue de l’avocat qui navigue dans le système de justice, que du justiciable.
J’ai également listé le bien-être psychologique des avocats, une des priorités de notre bâtonnière actuellement.
On a fait beaucoup de sensibilisation autour de la santé mentale ces dernières années, et on a donné accès à des ressources, mais je pense qu’il y a un changement plus en profondeur à faire, un changement de culture dans notre profession, du point de vue de la relation avocats/clients, employeurs/employés...
Un autre aspect important selon moi, c’est de renforcer le rôle de l’avocat comme solutionneur, comme partenaire pour minimiser les présences à la cour, désencombrer le système de justice. De former les avocats pour qu’ils préviennent et solutionnent les conflits avant que ça ne se rende dans les palais de justice.
EJL : Ça fait longtemps que je regarde l’actualité du Barreau, et je vois la transformation de la profession arriver tranquillement.
Il faut vraiment selon moi regarder ce qu’il se passe avec les nouvelles technologies, et le Barreau du Québec est l’entité qui peut accompagner les avocats à ce niveau, voir quels outils ils peuvent utiliser, de quelle façon, et réglementer cela.
C’est un des enjeux, mais il y a aussi l’accessibilité à la justice. C’est important de s’assurer que la justice soit accessible pour les justiciables.
Pour l’instant, on va seulement commencer à siéger, on n’est pas au courant de tout ce qu’il se fait. Donc pour moi, c’est important, mais il y a sans doute d’autres enjeux qui vont se pointer à l’horizon.
Sur le plan des nouvelles technologies spécifiquement, pourquoi pensez-vous qu’il est important d’avoir des discussions ?
EJL : Il va entre autres falloir observer la puissance d’outils comme ChatGPT, sachant que nous ne sommes qu’au début de cela. Ce sera un enjeu important pour la pratique, de voir comment réglementer cela. Je veux faire partie de ces discussions.
Dans quelle direction ça va aller, je n’en ai aucune idée, mais j’aimerais être autour de la table pour pouvoir en discuter.
Que pourront apporter aux discussions vos expériences respectives en tant qu’avocats ?
MLA : J’ai pratiqué cinq ans en grand cabinet en litige, j’ai vraiment une bonne expérience comme avocate de litige à la cour. Depuis cinq ans, je pratique en droit des affaires en grande entreprise, en contentieux. J’aimerais apporter le regard de ces deux types de pratique.
J’ai aussi suivi plusieurs formations en gouvernance, je pense que je peux apporter mes connaissances et mon expérience à ce niveau.
EJL : Je suis un avocat qui pratique en solo, avec des collaborateurs, en fiscalité. C’est un élément intéressant, je pense, à amener autour des discussions. Non seulement le fait d’être un avocat solo, mais aussi le fait de travailler en fiscalité.
Aussi, la diversité, c’est important. Nous sommes deux avocats sur le conseil à être issus de la diversité, avec Me Elhadji Madiara Niang. Ça amène une voix différente, je pense, au conseil d’administration. Je suis très heureux de cela.
Sans oublier que je vais pouvoir apporter mon expérience acquise comme bâtonnier de Montréal.