Corruption : Québec pourrait nommer un procureur spécial

Agence Qmi
2011-10-05 04:00:00

« Toutes les options sont ouvertes, a indiqué mardi le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil. Mais avec l’objectif que l’intérêt public soit respecté, c’est-à-dire qu’on se trouve dans une situation où ça va cesser la collusion, ça va cesser la corruption et que ceux qui en ont fait seront punis. Ce que l’on vise nous, c’est d’avoir le plus de transparence possible, mais en ne causant pas de problèmes au travail des policiers et des procureurs. »

Plusieurs scénarios sont sur la table. Selon nos informations, le gouvernement se dirigerait de plus en plus vers la nomination d’un procureur qui aurait les mêmes pouvoirs que ceux d’un commissaire d’enquête — qui jouit de la même immunité et des mêmes privilèges qu’un juge de la Cour supérieure, pour citer à comparaître des témoins par exemple.
Conscients que cette voie risque de ne pas satisfaire les partisans d’une commission d’enquête publique élargie sur la construction, les membres du cabinet de Jean Charest songent à accompagner ce super procureur-enquêteur d’une instance qui pourrait s’apparenter à la commission Moisan tenue en 2005 sur les contributions déguisées aux partis politiques.

Une fois de plus mardi, les partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont dénoncé l’entêtement du gouvernement à refuser la voie de l’enquête publique.
Le député péquiste Stéphane Bergeron n’a d’ailleurs pas manqué de tourner en ridicule la sortie publique de Robert Lafrenière, qui « n’a convaincu personne » et n’a rien appris aux Québécois, si ce n’est qu’il y a visiblement bisbille entre le patron de l’UPAC et Jacques Duchesneau.
La ministre du Travail, Lise Thériault, qui a multiplié les mesures au cours des derniers mois pour serrer la vis aux compagnies de construction frauduleuses, a dû admettre son étonnement que des entrepreneurs coupables de fraude fiscale ne soient que très légèrement punis.

« Je le dis, et je n’hésiterai pas à le dire : une personne qui s’est reconnue coupable doit se voir barrer la route. La loi 73 a eu des effets et, si nous devons la resserrer, nous allons aller plus loin », a-t-elle signalé.