D’Éducaloi au… Bloc Québécois!

Marie-Ève Buisson
2025-03-13 14:15:15

Après plusieurs années à la tête d’Éducaloi, Ariane Charbonneau choisit un tout autre terrain pour défendre ses convictions : la politique fédérale. Celle qui a consacré sa carrière à rendre le droit accessible aux citoyens se lance sous la bannière du Bloc Québécois dans la circonscription Les Pays-d’en-Haut. Entrevue.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire le saut en politique après votre passage à Éducaloi?
Après 12 ans chez Éducaloi, j’ai commencé à réfléchir à la suite. Quels allaient être mes prochains défis? J’ai fait 10 ans en droit, 10 ans comme gestionnaire dans le milieu des affaires, puis 10 ans dans le milieu de la justice. Je voyais la prochaine étape comme un quatrième chapitre dans ma vie.
Je me suis rappelé la Ariane de 20 ans, celle qui croyait profondément que le Québec devait devenir un pays. Cette réflexion m’a menée vers la politique active, mais au départ, c’était avant tout un désir de continuer à défendre des valeurs qui sont au cœur de mon parcours, comme je l’ai fait pendant que j’étais chez Éducaloi.
Est-ce que vous avez toujours voulu vous lancer en politique?
Tellement pas, non. Je ne suis vraiment pas la personne qui a fait son droit pour être politicienne. Si l’opportunité s'était présentée il y a deux ans, j’aurais refusé. Tout ça est très contextuel, c’est une proposition qui arrive au bon moment dans mon parcours professionnel et personnel.
Comment votre expérience à Éducaloi vous prépare à ce nouveau rôle?
Tout au long de ma carrière, j’ai toujours cherché à bâtir des collaborations et des partenariats solides. Pour moi, ce n’est pas juste une question de « gagnant-gagnant », c’est du 1+1=3. Si on réussit à conjuguer nos besoins et nos forces, on est plus efficaces ensemble que séparément.
Depuis 25 ans, la collaboration est une valeur d’Éducaloi, et ce n’est pas juste une question de travail d’équipe. C’est la conviction que, collectivement, on peut accomplir bien plus que seul. Je veux me permettre de porter cette vision-là.
Comment vos anciens collègues ont réagi à votre entrée en politique?
Depuis que c’est annoncé, je ressens une énorme vague de soutien. J’ai constamment des gens qui m’écrivent ou qui viennent me voir et qui me disent des beaux mots. On me dit souvent que j’ai bien joué mon rôle de neutralité à travers toutes ces années-là. Je pense que les gens se sont sentis bien représentés durant les dernières années.
Pourquoi avez-vous choisi le Bloc Québécois?
Je crois fermement que le Québec a tous les atouts pour être un pays souverain, qui est capable de jouer sur le terrain des grands. Il y a cette grande croyance que j’ai envers le Québec et en ses capacités. Je trouve d’ailleurs que mon Québec de 2025 est encore beaucoup plus beau que mon Québec de 1995.
Si vous êtes élue, ce serait quoi votre première priorité?
Ma priorité sera d’être la meilleure ambassadrice qui soit pour les gens de la région des Laurentides, à Ottawa. Je veux que mes concitoyens se sentent dignement et complètement représentés dans leurs préoccupations, leurs intérêts et leurs besoins.
Avez-vous des modèles politiques qui vous inspirent?
Une personne qui a changé ma façon de voir la politique c’est Françoise David. Ça été pour moi un des premiers exemples qui montre que ce n'est pas la ligne de parti qui est importante, mais ce que les gens proposent à l’intérieur du cadre politique.
Il y a aussi Véronique Hivon, avec tout ce qu’elle a fait en matière d’aide médicale à mourir. Évidemment Véronique Hivon est sur le conseil d’administration d’Éducaloi. Je dirais que c’est plus une amie qu’une figure d’inspiration!