Galère des diplômés : à qui la faute ?

Céline Gobert
2011-12-09 15:00:00
D’un côté, les futurs avocats espèrent un retour sur investissement digne de ce nom. De l’autre, les cabinets s’attendent à ce qu’après 7 années d’études post-secondaires, les étudiants soient fin prêts être lâchés sur le terrain.
Là, commencent les problèmes.

Une opinion que partage Ian Holloway, doyen de l’Université de droit de Calgary.
« Les étudiants ne sont pas amenés à penser le futur, à évaluer ce que les gens attendent des professionnels juridiques maintenant et dans 20 ans », dit-il.
En effet, comment bien comprendre le droit sans prendre en compte un monde en pleine mutation ?
Les bouleversements démographiques (vieillissement de la population), le multiculturalisme, les transformations sociales (taux de divorces en hausse, mariage homosexuel) : autant de nouvelles données essentielles.
« Le cours utile, c’est celui qui guide les étudiants dans une réflexion critique sur les implications, les origines, le contexte de la pratique du droit. C’est celui qui leur permet de comprendre comment le droit peut améliorer la société », explique Me Furlong.
Désolidarisation
Me Holloway pointe également du doigt l’individualisme de l’étudiant, contraire à l’essence même de la pratique du droit.
« Au moment des examens, c’est chacun pour soi. Cela ne reflète aucunement la réalité d’une profession où le travail en équipe est essentiel », explique-t-il.

« Les écoles se bornent à se différencier les unes des autres en matière d’enseignement, là où elles devraient plutôt soulever des questions communes », indique Me Holloway.
Enfin, il les encourage à harmoniser le contenu de leurs enseignements avec celui des formations professionnelles continues dispensées par les cabinets.
« Les écoles canadiennes sont loin d’être parfaites, mais on sent qu’elles se dirigent lentement dans la bonne direction », conclut Jordan Furlong, confiant.