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Gallant Vs Bertrand

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Radio Canada

2025-09-24 10:30:46

« Je m'excuse Monsieur, mais si votre décision est déjà prise, ça sert à quoi d'être ici? » a déclaré l’avocat de Karl Malenfant…

Gallant Vs Bertrand


« Vendredi, vous n'avez pas entendu toute la vérité. » C’est ainsi que la quatrième journée du témoignage de Karl Malenfant devant la commission Gallant a débuté. De façon inhabituelle, cette affirmation n’est pas venue du procureur ni du commissaire, mais bien de l’avocat de l’ancien cadre de la SAAQ, Me Jean-François Bertrand.

Dans une allocution, Me Bertrand a voulu revenir sur les événements de vendredi dernier, où la commission a établi que M. Malenfant avait eu accès à des soumissions de fournisseurs à l'étape de l'appel d'offres, alors qu'il n'en avait pas le droit. Un mensonge, a tonné l’avocat.

Son client avait pourtant dit, quelques instants auparavant, qu'il n'avait jamais vu ces documents. Il ne s’en souvenait pas, a dit Me Bertrand aux journalistes pendant une pause des audiences.

En début d’après-midi, Me Bertrand a finalement produit des courriels montrant que Karl Malenfant avait bel et bien obtenu une dérogation de la part de son collègue Yves Frenette, le vice-président aux finances de la SAAQ, afin d’obtenir ces documents.

Donc, contrairement à ce que vous avez affirmé sous serment, vous avez été personnellement impliqué dans l'analyse des soumissions, a lancé le procureur de la commission, Alexandre Thériault-Marois.

M. Malenfant a répété qu'il n'avait aucun souvenir d'avoir vu les soumissions, mais il a tout de même réfuté avoir contribué à leur analyse. Est-ce qu'il y a autre chose que vous avez affirmé sous serment que vous aimeriez aujourd'hui rectifier?, a demandé le procureur. Non, je ne m'en souvenais pas, a répété le témoin.

Ça aurait été beaucoup plus facile pour moi de dire « j'avais le droit », sachant que j'avais le droit, a dit M. Malenfant.

« Ça sert à quoi d'être ici? »

L'implication de l'avocat de M. Malenfant dans les débats a plusieurs fois fait réagir le commissaire Denis Gallant. En fin d'avant-midi, une question du procureur Thériault-Marois, qui suggérait que M. Malenfant avait donné un bonbon à la firme LGS, a fait bondir l'avocat de Karl Malenfant de son siège. Ce n'est plus des questions, c'est de l'argumentaire!, a tonné Me Jean-François Bertrand. Je vous demande de vous asseoir!, a répété à de nombreuses reprises un commissaire Denis Gallant visiblement ulcéré.

« Est-ce que je peux m'exprimer? », a rétorqué l'avocat, qui estimait alors que les droits fondamentaux de son client étaient violés.

« Relisez nos règles de pratique », a répondu M. Gallant. Vous ne pouvez pas intervenir. En effet, rappelons que le commissaire a refusé d'accorder à Karl Malenfant le statut de participant aux travaux de la commission. Son avocat ne peut donc directement intervenir dans les travaux ni déposer des documents en preuve.

« Je déciderai si c'est de l'argumentation. Pour l'instant, je n'en vois pas. Votre client fait ça depuis trois jours, de l'argumentation », a lancé le commissaire, piqué au vif. Me Bertrand a ensuite haussé le ton. « Je m'excuse Monsieur, mais si votre décision est déjà prise, ça sert à quoi d'être ici? ».

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