La semaine des criminalistes
Gabriel Poirier
2021-07-19 11:15:00
Loin des clichés hollywoodiens, ils contribuent au roulement de la justice québécoise… dans de petites et grandes affaires.
Voici leur histoire.
Un agresseur sexuel ira en prison
Alain Vézina a été condamné à six ans de prison par le juge Alain Morand, au palais de justice de Montmagny.
Le père de famille de 52 ans a violé à plusieurs reprises la gardienne de ses enfants dans les années 1990.
« La personnalité de l’accusé n’a rien d’exceptionnel. La délinquance sexuelle apparaît dans toutes les sphères de la société et à tous les niveaux, autant parmi l’élite que chez les plus démunis. Il n’y a pas de profil type », a rappelé le juge Alain Morand selon Le Journal de Montréal.
Le résident de Québec a agressé la victime entre 1994 et 1998 en plus d’effectuer plusieurs attouchements contre elle lorsque sa femme avait le dos tourné.
« Avec la multiplication et la gradation des actes à caractère sexuel, elle se sent de plus en plus perdue, déchirée et ambiguë. Elle est perturbée et ne sait plus quoi penser, si c’est bien ou mal. Elle ressent une énorme pression et elle est coincée dans le silence, de tous les côtés », a expliqué le magistrat en décrivant les tourments de la victime, toujours selon le Journal.
Dans le cadre de ce litige, la Couronne était représentée par Me François Doyon-Gascon tandis que l’accusé était représenté par Me Jean-Sébastien Tremblay.
La prison et une expulsion pour un proxénète ?
Kevin Ayala Tafur, un proxénète récemment condamné, risque l’expulsion en raison de son statut de résident permanent.
La juge Sonia Mastro Matteo, de la Cour du Québec, a condamné le Montréalais de 27 ans à trois ans de détention. Ce dernier a été reconnu coupable de proxénétisme et de voies de fait armées.
M. Tafur a exploité pendant plusieurs mois une jeune femme entre Edmonton et Montréal.
« Faut-il rappeler que pendant 10 mois, (la victime) rend des services sexuels dans plusieurs villes tout en s’endettant alors que M. Ayala profite de l’argent qu’elle gagne durement et des sentiments qu’elle a pour lui. Elle est envoyée à Edmonton (...) sans qu’elle ne soit consultée », a expliqué la magistrate selon La Presse.
Pour conserver son droit d’appel au tribunal de l’immigration, M. Tafur aurait dû être condamné à une peine de moins de six mois par chef d’accusation. Sa condamnation l’expose donc à une mesure d’expulsion.
La Couronne était représentée par le procureur Me Jean-François Roy, tandis que Kevin Ayala Tafur était représenté par Me Thomas Villeneuve-Gagné.
Quinze mois de prison pour un sexagénaire
La juge Denise Descôteaux, juge de la Cour du Québec basée à Val-d’Or, a condamné un sexagénaire de Rouyn-Noranda à 15 mois de prison.
Ce dernier a perpétré des abus sexuels sur l’un de ses petits-enfants pendant plus de cinq ans. Pour sa défense, l’homme a affirmé qu’il agissait ainsi pour inciter la mère de la victime à quitter son domicile pour qu’il retrouve son intimité, selon Le Citoyen de la Vallée de l’Or.
« La victime se sent impuissante et coupable de ce qui est arrivé. Elle s’approprie des torts qui ne sont pas les siens », a déclaré la magistrate d’après le quotidien.
Dans le cadre de ce litige, le sexagénaire était représenté par Me Ratha Heang.
Avec son jugement, la magistrate a décrit les souffrances de la victime.
« Dans sa déclaration écrite en décembre 2020, la victime affiche des conséquences sérieuses et durables. Elle a eu des pensées suicidaires et s’est automutilée parce qu’elle ne voulait plus être désirable pour son grand-père, qu’elle affectionnait beaucoup. De plus, la victime a perdu sa famille maternelle parce qu’elle a dénoncé son grand-père. Enfin, elle se sent impuissante et coupable de ce qui est arrivé. Elle s’approprie des torts qui ne sont pas les siens », a expliqué la magistrate selon Le Citoyen.
La juge Descôteaux a condamné le sexagénaire à deux peines consécutives. Ce dernier a été condamné à 12 mois de détention pour le chef d’incitation à des contacts sexuels ainsi que trois mois supplémentaires pour les accusations d’exhibitionnisme.
Il devra aussi suivre une probation de deux ans à sa sortie de prison.