Les appuis à la femme voilée exclue du tribunal dépassent 50 000 $

Ce mouvement a été lancé par un homme de Toronto, Nouman Ahmad, et l’objectif initial était d’amasser suffisamment de fonds pour acheter une voiture à Rania El-Alloul. C'est qu'au départ, la dame s’était présentée en cour pour récupérer la voiture saisie par la Société de l’assurance-automobile du Québec parce que son fils, dont le permis était suspendu, se trouvait au volant.

La juge Eliana Marengo, de la Cour du Québec, avait refusé d’entendre Mme El-Alloul, en stipulant que les règles du tribunal étaient claires et devaient s’appliquer à tout le monde. « Je ne vais donc pas vous entendre si vous portez un foulard sur la tête, tout comme je n’aurais pas permis à une personne de comparaître devant moi en portant un chapeau ou des lunettes soleil sur sa tête, ou tout autre vêtement qui ne convient pas à une procédure judiciaire », avait expliqué la magistrate.

En date du 13 mars, la page de dons pour Rania El-Alloul sur le site gofundme montrait que les dons amassés jusque-là dépassaient les 50 000 dollars, soit beaucoup plus qu’il n’en faut pour une voiture.

Dans une lettre publiée sur la page où les dons peuvent être déposés, Rania El-Alloul a écrit que même touchée par cet élan de générosité « elle ne peut accepter ce cadeau ». Elle poursuit que la somme amassée pourrait par contre servir à « défendre ceux dont les droits ont été brimés ».

Cette cueillette prend désormais une nouvelle tangente et les organisateurs ont développé une liste de projets pour cet argent.

Après avoir réfléchi, ils proposent différentes pistes à ceux qui ont contribué jusqu’ici. Ils suggèrent de réserver 20 000 dollars pour créer une bourse « Rania El-Alloul » annuelle de 500 dollars à remettre à un étudiant qui défendra l’injustice et les droits de la personne.

Ils avancent aussi d’utiliser une partie de l’argent pour mandater l’organisation Canadian Civil Liberties de défendre la cause de Rania El-Alloul en vertu des libertés et des droits civils.
Ils ajoutent aussi la possibilité de remettre 15 000 dollars à des organisations canadiennes d’aide aux immigrants, dont Immigrant Access Fund, l’Association canadienne des libertés civiles, le Centre Scalabrini Montréal pour réfugiés et immigrants et le Centre Muslim Welfare.