Peur du chômage? Faites du criminel!

Francis Halin
2014-06-02 14:15:00

Non seulement les enfants de prisonniers abandonnent l’école plus facilement, mais ils développent aussi dès leur plus jeune âge divers troubles mentaux. Anxiété, dépression, traumatisme lié au souvenir de l’arrestation de leurs parents… Résultat ? Leur détresse psychologique les mène souvent tout droit vers la criminalité.
« Nous devons identifier ces enfants pour les aider le plus rapidement possible. Il faut briser la spirale de la criminalité intergénérationnelle. 65% des garçons qui ont un père en prison deviennent criminels, c’est beaucoup trop ! », s’insurge Javed Khan directeur de l’organisme.
En Angleterre, 200 000 jeunes ont un parent en prison, rappelle Barnardo’s qui déplore par ailleurs que le gouvernement du pays ne possède toujours pas de statistiques claires à ce sujet.
Les enfants dont l’un des parents est incaréré font partie des jeunes les plus vulnérables. Souvent stigmatisés, ils sont moins encadrés et connaissent des difficultés avec leur scolarité.
La loi devrait obliger les tribunaux à fournir les services nécessaires aux enfants de prisonniers. Le phénomène est tel que le ministère de la Justice devrait aussi nommer un ministre qui se consacrerait uniquement à enrayer ce fléau, réclame l’organisme.
Il serait possible de rompre le cycle intergénérationnel de la délinquance: il suffirait que les enfants acquièrent le droit de voir leurs parents à l’occasion, estime Barnado’s.
Ces contacts seraient également profitables pour les prisonniers et réduirait leur chance de commettre d’autres infractions.
« Les délinquant qui conservent un lien avec leur famille ont 39% moins de chance de récidiver », alerte M. Khan.