PL 21 : « le produit d’un État mature »
Radio -Canada
2019-04-11 14:45:00

Contrairement à Gérard Bouchard, qui qualifie le projet de loi de « radical », Me Latour le qualifie de « sobre, modéré et efficace ». Il s'agit de l’aboutissement d’un long processus, selon cette ex-bâtonnière du Barreau de Montréal.
L’avocate, membre du collectif Juristes pour la laïcité et la neutralité religieuse de l'État, soutient que c’est « le rôle de l’État d’équilibrer les droits fondamentaux. C’est ce qui est fait par ce projet de loi ».
Me Latour explique qu’avec « l’avènement de sociétés pluralistes, la laïcité est le socle qui permet à toutes les convictions religieuses de s’exprimer ».
D’un côté, l’État doit « accepter le pluralisme religieux » et, de l'autre, « le religieux doit s’ouvrir à l’altérité », argue-t-elle.
Deux décisions de la CsC
Me Latour invoque deux décisions de la Cour suprême du Canada pour appuyer le projet de loi du gouvernement caquiste, dont découlent deux principes, soit que « la neutralité de l’État est un impératif démocratique » et « qu’il n’existe pas de définition de la neutralité religieuse de l’État dans les chartes québécoise et canadienne des droits », explique-t-elle.
Elle ajoute que « le choix des politiques dans une démocratie parlementaire demeure la responsabilité des législateurs et non celle des tribunaux ».
Me Latour croit que le projet de loi caquiste est « le reflet d’un État mature qui agit pour préserver le bien commun ».
Qu’en est-il des enseignantes?
Pour Me Latour, « le Québec a déconfessionnalisé l’école, les Québécois ont renoncé collectivement à des droits constitutionnels à avoir une éducation catholique ou protestante ».
« Un enseignant ne peut pas arriver à l’école avec un chandail où est inscrit "Dieu n’existe pas", alors la réciproque… », ajoute-t-elle.
« L’autorité de l’enseignant est celle d’ouvrir à la liberté. C’est le rôle de l’État de nous permettre de nous émanciper de notre famille et de notre communauté », précise l’avocate.
Quant à l’argument de Gérard Bouchard selon lequel aucune étude ne démontre qu’une enseignante portant le hidjab pourrait exercer une influence sur les élèves, Me Latour rétorque que l’étude qui existe est celle du « bon sens ».
Me Latour considère qu'avec ce projet de loi « la liberté de conscience de tous et de religion est protégée ».
Volander
il y a 6 ansTest : Vrai ou faux ?
15 affirmations au sujet du projet de loi sur la laïcité
https://ici.radio-canada.ca/nouvelles/special/questionnaires/2019/04/projet-loi-21-laicite-etat-signes-religieux/
Denis Beaulé
il y a 6 ans''Mature'' impliquant d'être capable de ''prendre le temps'' qu'il faut, n'est-ce pas?...
Il n'est pas péché mortel de concevoir des règles ni de les mettre en oeuvre en certaines institutions, pour certains personnels en certains lieux à certains moments, stipulant que n’y est pas agréé le port de signes considérés ou revendiqués à connotation ou évocation religieuse. ''A fortiori ''lorsque ce genre de restrictions n’affecte que peu de personnes ou qu’elles peuvent pallier leur mise en place, en se «réarrangeant», se réorganisant ou se réacheminant ailleurs (ou) autrement.
Tel est bel et bien le cas d’aspirantes enseignantes en ce moment, par exemple, pour qui l’abrupte interdiction de port de tels ''signes'' au secteur public pourrait ne les léser que peu ou presque pas, considérant leur possible (ré)acheminement au privé, où censément elles devraient bien pouvoir trouver place. Alors que tel n’est pas le cas, par contre, pour les petits enfants du public qui, eux/elles, n’auraient pas cette ''chance'' d’aller au privé plutôt qu'au public, afin de ne pas ''__manquer__''... d’enseignante(s)!
Si bien qu’en un sens, on peut dire que c’est ''le meilleur des mondes'', ça, de pouvoir bénéficier ainsi de cette liberté, liberté de choix, diversité (d’options), quoi, en ayant d’une part un secteur où peut se faire ce qui ne peut avoir lieu en l’autre. De telle sorte qu’un parent, par exemple, qui ne veut pas que son enfant ait comme enseignante quelqu’une arborant un ''signe'', eh bien, en l’envoyant au public — (ce qui s’avère on ne peut plus facile…) —, le tour est joué.
__Le p__roblème est plutôt du côté d’enfants. Pour l’immédiat en tout cas. Ceci parce qu’il y a manque d’enseignantes. Et que cela affecte plus particulièrement des élèves du secteur public en difficulté d’apprentissage ou en difficulté tout court, pour raisons socio-familiales, personnelles ou autres. Or, voyez-vous, c’est là, justement, qu’on ''coupe''. Le plus. C’est-à-dire qu’au manque déjà là d’enseignantes, viendra s’en ajouter un autre, si minime soit-il, qui en est un de trop. Inacceptable en l’occurrence pour ce.
Voilà pourquoi s’avère-t-il aussi injustifiable qu’injustifié de couper ''drès-là'', sans discernement, immédiatement, comme ça, l’entrée d’enseignantes pour motif seul qu’elles auraient quelque chose ''sus ‘a tête''. Insensé. __''Ça''__, on aura en bel l’instaurer/implanter à moyen ou long terme. Mais ce ne peut certes pas l’être à court terme, ''tu suite, tu suite'', comme ça. Sans égards aux conséquences. Ce ne serait ni ''fair'' ni d’affaire ni humain, en un mot.