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Procès des hockeyeurs : le responsable de la première enquête de police témoigne

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Radio Canada

2025-05-28 13:15:08

Le détective à la retraite témoigne virtuellement au procès des cinq anciens membres d'Équipe Canada junior accusés d'agression sexuelle.

Dillon Dubé, Cal Foote, Alex Formenton, Carter Hart et Michael McLeod - source : Radio Canada


Un témoin clé est appelé à la barre au procès des cinq anciens membres d’Équipe Canada junior 2018 accusés d’agression sexuelle. Le détective à la retraite Steve Newton raconte les démarches qu’il a suivies dans l’enquête initiale du Service de police de London qui lui a été confiée.

En juin 2018, M. Newton, qui témoigne virtuellement au procès, était membre de l’unité responsable des cas d’agression sexuelle au Service de police de London.

Il raconte qu’il a eu un premier entretien avec la plaignante E. M. – son identité est protégée par une ordonnance de non-publication – le 22 juin, trois jours après le viol collectif présumé, et un deuxième entretien avec elle le 28 juin dans lequel il lui a montré des photos des membres de l’équipe canadienne de hockey junior pour qu’elle identifie ceux par qui elle alléguait avoir été agressée. M. Newton indique que dans le cadre de son enquête, il a tenté de contacter les joueurs par l’entremise d’un responsable de l’équipe.

Il est finalement parvenu à avoir un entretien avec Michael McLeod, le 17 novembre 2018. L’enregistrement vidéo qui dure environ 75 minutes a été présenté dans son entièreté en cour mardi. Dans la vidéo, M. McLeod raconte sa version des faits de la nuit du 18 au 19 juin 2018, où serait survenu le viol collectif présumé.

Il raconte qu’après avoir quitté le bar où il a rencontré E. M., les deux sont rentrés à l’hôtel où ils ont eu une première relation sexuelle consentie.

Plus de joueurs sont arrivés par la suite. On était probablement huit ou neuf dans la chambre, note M. McLeod dans l’enregistrement vidéo.

Qu'est-ce qui a attiré les hockeyeurs?

Dans son entretien avec M. McLeod, le détective Newton lui demande spécifiquement si les hockeyeurs s'étaient rendus dans la chambre parce qu'ils savaient qu'il y avait une fille nue qui faisait des avances sexuelles.

Au début du procès, la Couronne a présenté un message texte envoyé, le 19 juin 2018, du numéro de M. McLeod à ses coéquipiers : Qui veut une relation sexuelle à trois? 209 - mikey M. McLeod nie toutefois avoir lancé une invitation de la sorte. Il reconnaît avoir envoyé un message à ses coéquipiers avant que sa commande n'arrive, mais j'ai juste dit aux gars que j'allais chercher de la nourriture et que j'étais avec une fille, déclare-t-il au policier.

Il souligne que la plaignante a commencé à faire des avances sexuelles aux hockeyeurs, ce qui les a stupéfaits, d’autant plus que personne d’entre nous ne voulait avoir une relation sexuelle devant qui que ce soit. E. M. s'est même fâchée et s'est sentie embarrassée lorsque les hockeyeurs ont manifesté une certaine réticence à répondre à ses avances, poursuit M. McLeod.

Il ajoute toutefois qu’au cours de la soirée, Carter Hart, lui-même et peut-être Dillon Dubé ont reçu des fellations de la plaignante et que cette dernière est allée dans la salle de bain avec Alex Formenton où les deux ont passé 15 minutes et ont eu une relation sexuelle, de ce que je sais.

Des vidéos de consentement par crainte d'une plainte

Michael McLeod confirme qu’au cours de la nuit, il a enregistré deux vidéos dans lesquelles la plaignante confirmait son consentement. Ces deux courtes vidéos ont déjà été présentées en cour à plusieurs reprises dans le cadre du procès. Dans l’une d’elles, E. M. affirme que tout était consensuel.

Dans la vidéo de son entretien avec le détective Newton en novembre 2018, M. McLeod indique qu’il avait tenu à enregistrer ces vidéos parce qu’il trouvait que ce qui se passait dans la chambre était une situation étrange à laquelle il ne s’attendait pas. Je craignais un peu qu’une telle chose (une plainte à la police) se produise et je me suis assuré qu’elle était d’accord avec tout ça. Elle a dit que oui, elle était d’accord, affirme-t-il au policier.

Dans son témoignage, la plaignante a nié avoir sollicité des actes sexuels. Elle a également indiqué avoir tenté de quitter la chambre à quelques reprises, mais que chaque fois, des hockeyeurs la retenaient.

« Je mettrais fin à cela immédiatement », si c'était à refaire

À la fin de son entretien filmé, le détective demande à M. McLeod s'il a quoi que ce soit à ajouter.

« Si l'occasion se représentait, que feriez-vous? », lance M. Newton.

« Probablement que je mettrais fin à cela immédiatement », répond le hockeyeur.

« Parce que c'est ouvert à l'interprétation de toutes les parties concernées ? », poursuit le détective.

« Oui », répond M. McLeod. Le témoignage de M. Newton se poursuit mercredi matin.

Pas d'accusations après la première enquête

Le Service de police de London a fermé cette première enquête en 2019, concluant qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour déposer des accusations. Une deuxième enquête a été ouverte en 2022, lorsque l'affaire a ressurgi et a causé un tollé dans le monde sportif et politique canadien. Des médias venaient de révéler que Hockey Canada avait conclu une entente à l'amiable avec la plaignante.

C'est à l'issue de cette deuxième enquête que la police a déposé des accusations d'agression sexuelle contre Michael McLeod, Carter Hart,Cal Foote, Dillon Dubé et Alex Formenton. Michael McLeod fait aussi face à une accusation de participation au délit. Les cinq accusés ont tous plaidé non coupables au début de leur procès, qui se déroule maintenant devant juge seule.

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