Quand la transaction de chatons tourne mal
Didier Bert
2024-03-15 14:15:37
Un avocat aurait dû y penser à deux fois avant d’acheter les chatons d’un client…
L’histoire peut paraître incroyable… Elle regroupe un avocat, deux chatons et des puces… et elle se termine par un renvoi, mais pas celui qu’on croit…
Employé du prestigieux cabinet Travers Smith, un avocat britannique détaché auprès d’une firme de capital-investissement a relevé une annonce de chatons à vendre, sur la messagerie interne de ce client, rapporte RollOnFriday.
Intéressé, l’avocat conclut l’acquisition de deux de ces chatons auprès d’une employée du client qui a publié l’annonce.
Une semaine plus tard, la transaction tourne au litige… L’avocat s’aperçoit que les chatons ont des puces!
L’avocat propose de rendre les chatons. Mais la vendeuse refuse.
Durant deux semaines, l’avocat s’appuie sur son savoir-faire pour demander à plusieurs reprises la reprise des chatons, assortie du remboursement complet de la transaction. L’argument s’appuie sur le fait que la vendeuse n’a pas cédé les chatons en conformité avec la description figurant sur l’annonce.
L’avocat va jusqu’à envoyer un courrier de huit pages exposant ses droits légaux et statutaires à titre d’acquéreur. L’expert exige la reprise des chatons et le remboursement, sans quoi il engagera une procédure judiciaire à son encontre…
Agacée, la vendeuse se plaint au service des ressources humaines de son entreprise qui, rappelons-le, est cliente du cabinet d’avocats. Le responsable juridique est saisi… et contacte à son tour la firme d’avocats, pour lui dire qu’il n’est plus question que cet avocat soit détaché chez eux.
À son retour au cabinet, l’avocat est convoqué à une réunion. On lui demande de présenter ses excuses à la vendeuse. Et on lui recommande de donner ses chatons à un refuge d’animaux, s'il ne souhaite toujours pas les conserver.
Une deuxième réunion est organisée le lendemain au cabinet afin de connaître les intentions de l’avocat concernant ces propositions… Sûr de son bon droit et de sa capacité à retomber sur ses pattes, l’avocat refuse de céder les chatons gratuitement. Il tente de négocier: s'il les donne au refuge d’animaux, le cabinet devra alors lui rembourser le prix d’achat.
L’avocat n’aura pas droit à une troisième réunion. Agacée à son tour, la direction du cabinet a mis fin à ce jeu du chat et de la souris: elle a licencié l’avocat.
On ne sait pas ce qui a le plus déplu à l’avocat: perdre son poste ou… se retrouver finalement avec les chatons — et les puces — encore chez lui, puisque personne ne les lui a repris.