Un an de tribunal spécialisé au palais de justice de Sept-Îles
Radio -canada
2023-08-11 12:00:00
Le palais de justice de Sept-Îles fait partie des dix lieux où le projet pilote a été instauré il y a maintenant plus d’un an. L'objectif du projet est de rebâtir la confiance des victimes envers le système de justice.
La directrice générale du CAVACCôte-Nord, Isabelle Fortin, parle d’un changement de culture qui ravit l’ensemble du réseau.
Ce changement de culture passe par quatre volets, soit l’accompagnement centré sur les besoins des victimes, la formation spécialisée pour tous les intervenants, le réaménagement des palais de justice ainsi que la création d’une division spécialisée en matière de violence sexuelle.
La formation inclut une spécialisation pour la clientèle autochtone et pour la violence envers les enfants.
Mme Fortin se réjouit qu’il existe maintenant un plus grand filet de sécurité instauré autour des victimes. Les intervenantes s’assoient avec elles et prennent le temps de discuter et de les accompagner pendant l’entièreté du processus, explique-t-elle.
Selon elle, la satisfaction provient des deux côtés. « C’est reçu très, très positivement par les victimes qui se sentent rassurées d’être prises en charge ».
À la maison d’hébergement Autour d’Elles, le point de vue de Mme Fortin est partagé. En 13 ans de service, la directrice Martine Girard a, elle aussi, « vu des choses qu’on n’avait jamais vues avant ».
Le projet permet d’accueillir la femme et de respecter leur rythme. « Il faut que les victimes reprennent confiance et ce projet est la clé », renchérit Mme Girard.
Cependant, elle insiste sur le fait que ces avancées ne doivent pas être tenues pour acquises. Il sera important, selon elle, de procéder à l’évaluation du programme afin de continuer à mettre les besoins des personnes victimes au cœur des démarches.
Le syndicat moins enthousiaste
De son côté, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, qui représente les employés du palais de justice de Sept-Îles, exprime une certaine réserve.
La représentante régionale, Danielle Martin, juge que les techniciennes en droit criminel acceptent déjà une charge de travail trop élevée et qu'elles peuvent difficilement accomplir des tâches supplémentaires de manière optimale.
« Comment peut-on faire de l’accompagnement tout au long du processus judiciaire de façon adéquate lorsque le nombre d’employés n’est pas suffisant? Les employés assument le travail de deux et même de trois personnes dans les palais de justice », déplore-t-elle.