Un avocat en lice pour la mairie de Toronto

Agnès Rossignol
2014-06-11 10:15:00

Parmi les inconnus du grand public en politique, Ari Goldkind, 40 ans, avocat en droit criminel.
C'est une première pour l'homme qui ne s'était jamais porté candidat à élections municipales. Mais cette fois-ci, frustré par le paysage politique dominé par des politiciens de carrière, il a décidé de se présenter pour faire la différence.
Interviewé par le Precedent Magazine, il explique pourquoi son manque d'expérience en politique n'est pas un obstacle à son élection, bien au contraire.
Parce qu’il est nouveau, Me Goldkind pense qu’il serait mieux à même de nouer des contacts avec tout le monde et de parler à tous. « Je n’ai aucun ennemi. (...) Je suis heureux de travailler avec n’importe qui », indique-t-il. Et d’ajouter : « Je ne pense pas qu’une personne devrait être politicien toute sa vie. Ça devrait être un appel, un service pour une durée limitée. » (traduction)
L'avocat-candidat mise avant tout sur le contenu de son programme. Pour lui, dès que les électeurs en auront pris connaissance, ils n'auront d'autre choix que de prendre sa candidature au sérieux.
Jusqu'ici, Me Goldkind a mené une campagne « osée » avec pour credo « la vérité » car s'il est élu, il ne cache pas qu’il compte augmenter les impôts fonciers des riches torontois..
Si les problématiques en matière de logement, sécurité, santé mentale ou de transports n'ont pas encore été résolus, c'est parce que, selon l'avocat, personne n'a encore dit la vérité à leur sujet. Les élus sont plus « intéressés au pouvoir et à la gloire qu'à résoudre les problèmes auxquels nous faisons face », déplore-t-il.
Mairie et pratique d’avocat, inconciliables?
En attendant les élections, Me Goldkind continue de représenter l'un des délinquants sexuels les plus connus du Canada, Gordon Stuckless, accusé d'agressions sexuelles sur mineurs au Maple Leaf Gardens entre 1965 et 1985.
Il explique que lorsqu'il a décidé de se lancer dans la course aux municipales, il s'est posé la question de savoir s'il devait arrêter de le représenter : « Comment d’un côté, je peux solliciter le vote d’une “soccer mom” et de l’autre représenter le plus célèbre violeurs d’enfants au Canada ? » (traduction)
Mais, il a répondu assez facilement à cette question en se disant que s’il avait cessé de le représenter, il serait devenu exactement comme le système contre lequel il se bat. « J’invite n'importe quelle “soccer mom” ou n'importe quel père ou toute autre personne à venir voir ce que je fais comme métier et comment je défends quelqu'un. » (traduction)
En tout état de cause, l'avocat souligne qu'il a pris un très gros risque par rapport à son activité professionnelle en se portant candidat. Il n'y trouve aucun avantage, bien au contraire. Depuis l'annonce de sa candidature, Me Goldkind aurait perdu des dizaines de milliers de dollars car certains clients lui auraient retiré leurs dossiers craignant qu'il n'ait peu de temps à y consacrer.