Un avocat revient sur sa tentative de suicide

Éric Martel
2019-10-28 14:15:00

En 2012, l’avocat avait 22 ans. Il venait d'obtenir son diplôme de la faculté de droit de l’Université de la Floride et tenait sa propre pratique, le Lang Legal Group.
À ses yeux, il n’avait aucun problème dans la vie. Il avait du succès, et ce, assez facilement. En effet, Law.com rapporte qu’il n’avait qu’à se préparer 48 heures avant un procès pour bien s’en tirer. À ce moment, il croyait qu’il menait une vie normale, qu’il n’avait pas besoin d’aide.
Sauf que sa réalité était tout autre. Il ignorait qu’il n’était pas normal d’avoir des idées suicidaires au quotidien.
Bien qu’il avait un certain succès, Eric Lang éprouvait des difficultés financières. Si bien qu’il s’est trouvé à prendre de l’argent qu’il avait placé dans un compte en fidéicommis, et de le verser dans son compte personnel. À ce moment, il était convaincu qu’il parviendrait à rembourser son client.
Plus tard, il néglige de mentionner de mauvaises nouvelles à son client, persuadé qu’il parviendrait à gagner son dossier malgré tout.
Pour ces deux méfaits, il est radié temporairement.
Un nouveau jour
Être radié, c’est synonyme de la fin pour Eric Lang.
Désemparé, il avale plusieurs pilules, en buvant beaucoup de vodka.
Il ouvre les yeux à l’hôpital. Le processus de retour vers l’équilibre mental s’annonce fastidieux.
L’avocat participe à des sessions de groupe avec 14 autres professionnels dans sa situation. Du lot, trois se sont enlevé la vie depuis.
Eric Lang a enduré 18 mois de souffrance à l’issue desquels des psychiatres trouvent la meilleure combinaison d’antidépresseurs pour le sauver.
« Quand il ont trouvé cette combinaison, mon comportement a changé », explique celui à qui on a diagnostiqué un trouble de bipolarité, ainsi que des excès de colère.
Cette transition vers la médicamentation ne s’est pas effectuée instantanément. En effet, Eric Lang craignait qu’être médicamenté détruise son côté compétitif, et sa vitesse au boulot.
Les médecins lui ont assuré qu’il serait tout aussi rapide, et surtout qu’il ne subirait pas de rechute, ou du moins, que sa rechute serait moins sévère.
Lors de son retour à la pratique, le conseil de discipline du Barreau de Georgie exige que l’avocat consulte un psychologue à chaque trois mois.
Aujourd’hui, Eric Lang raconte son histoire à des groupes du Barreau. Il voit les choses d’un oeil positif.
« Les gens se soucient beaucoup plus de vous que vous ne le croyez », insiste-t-il.