Un juge révoqué pour une affaire sordide
Didier Bert
2021-07-27 10:15:00
C’est l’exploitant d’un site de libertinage qui avait lui-même signalé l’homme à la police française, il y a un an. Le juge avait publié des photos suggestives de sa fille.
Une fois la justice saisie, le juge avait été rapidement interdit d’exercer de façon temporaire.
Ce juge était vice-président de la Chambre de la famille au tribunal de grande instance de Dijon, dans la région de la Bourgogne. Son épouse, également magistrate, et qui fréquentait les sites de libertinage avec lui, avait affirmé ne pas être au courant des faits commis par son époux.
Le juge s’était défendu face au CSM. Il avait reconnu les faits, tout en assurant qu’il ne serait jamais passé à l’action. Il avait affirmé ne pas se sentir indigne de son métier, tout en pensant pouvoir être utile à son poste de juge. Il avait prévenu que sa révocation serait aussi celle de l’avenir de ses enfants.
Son avocate avait soutenu que le juge avait été traumatisé par un procès datant de 2004: il était alors procureur général, et n’avait pas réussi à faire condamner les 16 co-accusés de Pierrot le Fou, un homme condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre et le viol de deux petites filles et une femme.
Le ministère de la Justice de la France avait demandé au CSM d’infliger la peine la plus sévère au juge (Bailly), à savoir la révocation. Il a été suivi dans ses réquisitions.
Le juge demeure poursuivi pour corruption de mineur et provocation non suivie d’effets à la commission de crime de viol et de délit d’agression sexuelle. Il risque dix ans d’emprisonnement.
Les médias français ont diffusé l’information de cette révocation, mais aucun ne cite le nom du juge depuis le début de cette affaire il y a un an.