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« Une cible » : le juge qui a condamné Zakaria Rizqy vit dans la crainte

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Radio Canada

2025-12-02 13:15:22

Zakaria Rizqy est accusé d'intimidation de personnes liées au système judiciaire et de harcèlement criminel.

Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac - Source : Radio-Canada
Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac - Source : Radio-Canada

« L'ami de mes ennemis est mon ennemi. » Cette phrase, inscrite sur la page frontispice de la requête de Zakaria Rizqy demandant la récusation du « juge A » de la Cour municipale de Québec, a fait craindre celui qui l'avait condamné auparavant. Rizqy, 36 ans, subit depuis la semaine dernière un procès devant jury au palais de justice de Québec.

Il est accusé de harcèlement et d'intimidation envers trois juges de la Cour municipale et deux procureurs de la Ville de Québec. L'identité des plaignants est protégée par une ordonnance de non-publication.

Il harcèle une inconnue

Le juge B — deuxième victime alléguée à témoigner — avait imposé 16 mois de prison à Zakaria Rizqy, en mars 2022, après l'avoir déclaré coupable dans une cause de harcèlement. La victime, qui ne connaissait pas Rizqy, avait eu le malheur de le croiser dans un commerce.

Elle a par la suite commencé à recevoir des communications harcelantes. Sous différents pseudonymes, Zakaria Rizqy lui a d'abord envoyé des messages amicaux avant de devenir hargneux dans ses échanges, a expliqué le juge B au jury. Il avait aussi rassemblé des informations personnelles sur la jeune femme qui a commencé à recevoir la visite d'hommes à son lieu de résidence, à la recherche de services sexuels.

« Elle a été terrorisée »

Il s'avère que c'est Rizqy qui avait créé un profil avec des photos de la victime sur un site dédié à la prostitution. Elle a été terrorisée, a témoigné le juge A. Il connaissait donc les antécédents de Rizqy lorsque ce dernier a envoyé la requête en récusation à son collègue de la Cour municipale en octobre 2023. C'est ce document qui est à la source des accusations de harcèlement envers les juges et qui porte la mention L'ami de mes ennemis est mon ennemi.

Cet homme-là m'en veut et, le plus triste dans tout ça, (...) toute personne qui est près de moi est susceptible de subir ce que je subis, a soufflé avec émotion le juge B. Dans la requête en litige, qui contient des propos peu flatteurs à l'endroit des juges municipaux, un paragraphe a particulièrement secoué le juge B.

L'ajout de photographies montrant une collègue juge prise à son insu dans un supermarché et dans le stationnement du commerce ont exacerbé ses craintes.

Il veut nous effrayer et il a réussi, parce que j'ai peur, a témoigné le juge, nommé en 2019, et qui se sent comme une cible.

Similitudes

Il y voit d'ailleurs des similitudes avec le dossier pour lequel il a déclaré Rizqy coupable à la Cour municipale puisqu'il a pris des photos d'une juge après l'avoir suivie, note-t-il. Zakaria Rizqy se défend seul, mais le Tribunal a nommé une avocate pour poser ses questions lors des contre-interrogatoires. Il a voulu savoir si le juge B avait déjà fait l'objet d'allégations de racisme, ce à quoi le témoin a répondu par la négative. Son contre-interrogatoire doit se poursuivre mardi.

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