Zampino veut montrer patte blanche

Agence Qmi
2013-04-23 07:00:00
Les ingénieurs venus le dépeindre comme le véritable chef d'orchestre de la collusion ces dernières semaines lui auraient tout bonnement attribué à tort «la paternité» de ce système frauduleux, sur les conseils de leurs avocats respectifs.
En réalité, ces hommes d’affaires n’avaient besoin de personne pour se partager les contrats publics à tour de rôle, a expliqué M. Zampino devant l’air dubitatif des procureurs et des commissaires.
Même son grand ami Rosaire Sauriol, ex-vp chez Dessau, aurait «forcément» menti lors de son témoignage en affirmant avoir déjà discuté de collusion et de dons politiques en argent comptant avec lui.

«Ça m'enrage aujourd'hui d'avoir appris ça», a-t-il ajouté, l’air faussement outré devant ce complot monté contre lui.
Le mois dernier, six ingénieurs de firmes de génie ont avoué avoir versé illégalement des centaines de milliers de dollars pour remplir les caisses d’Union Montréal à la demande de Bernard Trépanier. Ces contributions leur auraient assuré de lucratifs contrats.
Fidèle à lui-même, Frank Zampino a continué d’avoir réponse à tout. Il a complètement renversé les témoignages de l’ex-directeur général de la Ville de Montréal, Claude Léger, et de l’ancien chef du service approvisionnement, Serge Pourreaux.
Tout d’abord, il ne serait jamais intervenu auprès de M. Léger pour qu’il influence le choix d’un comité de sélection en lui glissant un papier gribouillé d’un numéro de contrat et d’une liste de soumissionnaires.
Selon lui, M. Léger aurait mal interprété une simple demande de vérification. «S'il était tétanisé par ça, c'est qu'il avait la peau mince», a lancé le témoin.
Deuxièmement, il n’aurait pas non plus tué dans l’œuf un projet d’optimisation des coûts des travaux à Montréal, en écartant les porteurs du dossier comme l’a avancé M. Pourreaux. «C’est plus que de la fabulation, c’est complètement loufoque», a-t-il dit.
Comme plusieurs fonctionnaires, M. Zampino a également admis avoir déjà mangé au restaurant avec des ingénieurs et des entrepreneurs, et s’être fait offrir des bouteilles de vin ou des parties de golf.
Ces avantages, qu'il a qualifiés «d'acceptables», ne l'ont jamais influencé dans ses décisions, a-t-il précisé. «Si on suit les règles claires de la Ville et qu’on ne donne aucune information privilégiée, je ne vois pas où est le problème.»