Reportages

Elle quitte Ogilvy pour ses jumeaux

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Catherine Morissette

2010-05-13 14:35:00

En douze ans de pratique, Me Chantale Coulombe a réussi à se rendre là où de nombreux avocats vont rêver longtemps d’arriver. Portrait d’une femme qui sait ce qu’elle veut.
C'était il y a deux ans. En quelques semaines, Me Coulombe, aujourd'hui 35 ans, s'est vue proposer un emploi au gouvernement, présenter à l'association chez Ogilvy Renault et apprit qu'elle était enceinte. Le cumul des mandats très peu pour elle. Alors, elle a dû faire des choix qu'elle explique à droit-inc.com.

Originaire de St-Marc-des-Carrières, Me Coulombe a grandi au sein d’une famille moyenne, dont le père était coiffeur. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours voulu devenir avocate. Elle participait à des concours oratoires dont elle adorait le côté argumentaire. « Et pourtant, aujourd’hui je ne plaide pas! », raconte-t-elle. Il faut dire que son domaine de pratique – la propriété intellectuelle – ne lui a pas donné beaucoup d’occasions d’enfiler une toge.

Sur la route de Chantale

Après des études à l’Université Laval, elle effectue son stage chez Tremblay Bois Mignault Lemay et enchaîne avec une maîtrise en relations industrielles, qu’elle ne termine pas, car elle décroche un poste intéressant au contentieux de QuébecTel (aujourd’hui Telus).

«J’étais la dernière personne à passer en entrevue devant le comité. Dès le début, ils m’ont dit clairement qu’ils avaient l’intention d’engager la personne qu’ils venaient de rencontrer. Pourtant, c’est moi qui aie eu l’emploi! »

Au bout de deux années, le volume de travail ayant diminué de façon importante, Me Coulombe tente sa chance chez Ogilvy Renault, pour un poste en droit des affaires.

Pendant l'entrevue, recruteurs et candidate s'aperçoivent bien vite que la jeune femme n'est pas intéressée par ce domaine.

Scénario catastrophique s'il en est. Pas pour Chantale qui va continuer sa route avec son employeur, jusqu'à ce qu'Ogilvy Renault l'a rappelle pour lui offrir un poste en propriété intellectuelle.

Pendant les sept années qui ont suivies, Me Coulombe a travaillé dans ce domaine, au sein d’un bureau qu’elle adorait. Son sentiment d’appartenance au cabinet est toujours très présent, car quand elle parle d’Ogilvy, elle dit encore « chez nous ».

Quand tout arrive en même temps

Elle a si bien travaillé qu’après analyse de son profil par les associé(e)s, elle a été invitée, en décembre 2007, à devenir l’une des leurs. Cette offre tombait à point, car en même temps, elle venait d'être approchée par une ministre pour occuper un poste de haute fonctionnaire!

"J'ai failli partir pour ce nouveau défi, dit-elle. Mais l'association représentait l'accomplissement de ce pourquoi j'avais travaillé si fort."

La belle histoire aurait pu s'arrêter là. Elle va en fait continuer ... différemment.

Quelques jours après avoir refusé le poste public, et choisi Ogilvy, Me Coulome apprend qu'elle est enceinte et en janvier 2008 découvrir qu'il s'agit non pas d'un enfant mais de jumeaux !

Comme souvent en cas de grossesse multiple, l'avocate doit prendre un retrait préventif en mai 2008, à 24 semaines et va donner naissance à Édouard et Éloïc en juillet.

Avec deux bébés à s'occuper, Me Coulombe décide de prendre presque un an de congé de maternité et revient au travail au début du mois de juin 2009.

Vous vous attendez au pire, n'est-ce pas ? Vous allez être déçus.

L'avocate n’a que des éloges à faire à Ogilvy Renault sur la façon dont elle a été traitée autant pendant son congé de maternité qu'à son retour.

« Ils ont été réellement gentils. Ils ont tout fait pour me faciliter la vie. Ils avaient préservé mes clients, ils ont fait en sorte que je reste maître de mes dossiers. Je n’ai absolument aucun reproche à leur faire », dit-elle.

Malgré cela, Me Coulombe n’a jamais réussi à reprendre un style de pratique semblable à ce qu’elle avait avant sa grossesse.

« Je me sentais comme une demie maman et une demie associée ». Cela la pousse à remettre sa démission en février 2010.

« C’est une décision prise pour ma famille. La seule autre option que je voyais pour m’en sortir aurait été d’engager une nounou à la maison, mais je n’en avais pas envie. Je veux être présente pour le bain de mes enfants, pour les faire manger, pour prendre soin d’eux », dit-elle.

Elle n’a pas demandé à son bureau de faire plus, car c’est la pratique privée elle-même qui exige cela, selon Me Coulombe. On sent à ses propos qu’elle est très exigeante envers elle-même, elle n’aurait jamais pu se contenter d’être une « demie ».

Me Coulombe exerce donc maintenant à l’INRS (Institut national de la recherche scientifique) où elle a atteint son objectif de travailler à des heures plus normales et ainsi être présente auprès de ses enfants. Elle y a découvert un autre style de pratique et elle continue de s’impliquer dans la communauté par choix et non plus par stratégie de développement de clientèle.

imge #3886
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31 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Anonyme
    >>> On reconnaît dans cette réponse la frustration d'un avocat montréalais qui se trouve de plus en plus minable lorsqu'il compare ses chiffres avec ses collègues du même bureau à Montréal et Toronto... Par ailleurs, avec le temps que passe Me sur Droit Inc., on peut aisément comprendre sa frustration causée par son manque de travail.

    Me a une immense fortune familiale, probablement dans le top 20 québecois. en plus, il est payé comme un jeune associé, donc je pense que le gars se fout pas mal de toronto...

  2. Master P.
    Master P.
    il y a 15 ans
    Master P.
    > Me a une immense fortune familiale, probablement dans le top 20 québecois. en plus, il est payé comme un jeune associé, donc je pense que le gars se fout pas mal de toronto...

    Ouais, les Pitfield.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Re : Me
    > > Cher Me vous êtes probablement fort jeune. L'expérience vous dirais que les femmes sont plus fidèles que les hommes..
    >
    > Non. Pas dans notre cabinet.

    Ni dans le nôtre...

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Anonyme
    > Le choix le plus honorable est de ne pas embêter un grand cabinet dès le départ. Il faut laisser les gens de carrière y faire leur marque. Il est peu honorable de venir sucer le gros salaire pendant quelques années pour ensuite afficher au grand jour son infidélité.

    Bon point.
    Il y a des femmes qui utilisent les cabinets pour les conditions qu'ils offrent, mais qui ne sont pas des teamplayers. elles cachent ce détail. le poste aurait mieux convenu à un vrai teamplayer

  5. Luc
    Re : Anonyme

    > >>> On reconnaît dans cette réponse la frustration d'un avocat montréalais qui se trouve de plus en plus minable lorsqu'il compare ses chiffres avec ses collègues du même bureau à Montréal et Toronto... Par ailleurs, avec le temps que passe Me sur Droit Inc., on peut aisément comprendre sa frustration causée par son manque de travail.

    > Me a une immense fortune familiale, probablement dans le top 20 québecois. en plus, il est payé comme un jeune associé, donc je pense que le gars se fout pas mal de toronto...

    WOW!!!!! I'M PSYCHED!

    (Drop his name or gtfo.)

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Monsieur Me
    Et si monsieur Me travaillait au sein de l’équipe de droit-inc. C’est peut-être un faux provocateur.
    Même si c’est le cas, l’important c’est qu’il donne un peu de piment à ce Blog !

    • Hoffmann
      Hoffmann
      il y a 15 ans
      Re : Monsieur Me
      > Et si monsieur Me travaillait au sein de l’équipe de droit-inc. C’est peut-être un faux provocateur.
      > Même si c’est le cas, l’important c’est qu’il donne un peu de piment à ce Blog !

      oui, mais dans le respect des autres, ce qui n'est pas le cas avec ses perpétuelles allusions mal placées et sa misogynie à peine voilée.

  7. Me
    Me
    >>>>> oui, mais dans le respect des autres, ce qui n'est pas le cas avec ses perpétuelles allusions mal placées et sa misogynie à peine voilée.

    Je ne fais que résumer la conscience de tous les cabinets. Il faut travailler pour la connaître. Je trouve aussi dommage que nous devons se passer d'excellents candidats masculins au profit de femmes profiteuses qui ne sont ici que pour empocher un gros salaire durant 2-3 années (parfois même qui ne viennent que pour ramasser le prestige du stage fait chez nous).

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 15 ans
      Re : Me
      Et moi je trouve ça dommage qu'en 2010, on parle encore de fidélité à son cabinet alors que dans tous les autres domaines, le concept de fidélité à son employeur n'existe plus.
      C'est tellement triste de voir que notre profession évolue aussi lentement.
      D'autant plus, lorsque le cabinet congédie ses employés pour raisons économiques ou autre, personne ne parle de fidélité à ses employés... Si l'on veut parler de fidélité, il me semble que ça va dans les deux sens et que ça doit être réciproque. Peut-être les femmes sont-elles moi fidèles parceque pour des années, elles se sont faites congédier pour le simple fait d'être enceinte. Il me smeble qu'il vaut mieux démissionner que de se faire congédier.
      Et en passant Me, si ta mère n'avait pas eu d'enfants, tu ne serais pas ici pour empester ce blog!


      > Je ne fais que résumer la conscience de tous les cabinets. Il faut travailler pour la connaître. Je trouve aussi dommage que nous devons se passer d'excellents candidats masculins au profit de femmes profiteuses qui ne sont ici que pour empocher un gros salaire durant 2-3 années (parfois même qui ne viennent que pour ramasser le prestige du stage fait chez nous).

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