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Un avocat accusé de corruption
Agence Qmi
2012-10-23 11:15:00
Inculpé d’avoir promis un pot-de-vin de 20 000 $ à un agent de la GRC, un avocat n’a pu faire tomber les accusations de corruption et de tentative d’entrave à la justice portées contre lui, hier.
Faux policier corrompu
L’affaire remonte en avril 2007, six mois après la fameuse opération Colisée par laquelle la GRC a frappé le clan Rizzuto. La GRC avait été informée « que certains de ses policiers seraient corrompus et étaient prêts à rendre un faux témoignage favorable à la défense lors du procès », a relaté le juge et qu’« un fonds monétaire commun créé par la mafia servirait à monnayer ces faux témoignages ».
Me Nicolo défendait alors le caïd Giuseppe De Vito, qui a été condamné à purger l’équivalent de 15 ans de pénitencier, en juin dernier, en marge du projet Colisée. Le juge a noté que l’avocat aurait reçu de De Vito « certaines informations confidentielles provenant des locaux de la GRC ».
La police fédérale a alors envoyé un agent d’infiltration «se rapprocher» de cet avocat «dans le but d’identifier ces policiers». Un juge a autorisé un mandat d’écoute électronique permettant aux policiers d’enregistrer Me Nicolo à son insu.
Enregistré à son insu
D’après la preuve amassée, l’avocat aurait promis 20 000 $ à cet agent double, qui jouait le rôle d’un ripou, en échange d’avantages pour son client. Ce policier aurait enregistré des conversations avec Me Nicolo à l’aide d’un « body-pack » ou au téléphone. Des micros ont été installés dans le véhicule de l’agent d’infiltration.
L’opération s’avérait délicate en raison du risque d’intercepter des propos relevant du secret professionnel entre l’avocat et son client d’alors. Les conversations enregistrées étaient « filtrées » par le même juge ayant autorisé le mandat d’écoute électronique, pour s’assurer que ces communications n’étaient pas couvertes par le « privilège avocat-client », avant de pouvoir être écoutées par la GRC. Les avocats de Me Nicolo ont relevé des problématiques dans la preuve ainsi recueillie et plaidé, en vain, qu’il y avait là « une trop grande proximité entre le policier et le judiciaire ». La défense veut revenir à la charge auprès du juge Leblond avec d’autres arguments pour faire casser les accusations.
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