Un jeune à attendre et un vieux bien prêt

David Santerre
2013-09-13 16:00:00

Cela demande de la patience, à tous les niveaux, car des bouteilles en cave sont des bouteilles qui ne rapportent pas. Pas rapidement, du moins. Mais l’attente vaut le coup. D’abord sa couleur dorée, rappelant le miel, fait bande à part. Puis le nez, unique, qui présente des notes d’évolution, de légère oxydation, de champignons, caramel brûlé, de feuilles d’érable séchées, mais pourtant, s’en dégage une certaine fraicheur. La bouche est volumineuse, mais tendue et fraiche. Noix, poire séchée, minéralité et salinité sont au rendez-vous. Long, long, long en bouche. Boire un vin de cette qualité et de cet âge, à ce prix, c’est rare. Sautez dessus s’il en reste près de chez vous !
R. Lopez de Heredia Vina Tondonia, Vina Gravonia, Rioja 2003, Code SAQ : 11667927, 25,95$

N’empêche qu’il est vrai que ce vin en donne pas mal pour son prix. En revanche, la dégustation du 2009 qui vient d’arriver chez moi m’a démontré qu’il faut attendre ce vin, pour l’instant austère, très tannique à l’acidité marquée. 2009 était un grand millésime de garde. Le nez annonce pourtant du plaisir. Prune, cuir, mine de crayon, tabac, menthe, et très subtilement, chocolat noir. En bouche par contre, c’est plus unidimensionnel, même après un passage en carafe de deux heures. Le fruit et des notes de café noir se révèlent délicatement à la toute fin et le boisé est fin et subtil, ce qui est de bon augure. Bon, prometteur, mais attendre au moins cinq ans pour boire, définitivement. La preuve que de bons terroirs méconnus existent encore à Bordeaux, et échappent à la spéculation qui rend parfois inabordable des vins quelconques bénéficiant encore aujourd’hui d’un prestige qui s’est empoussiéré depuis le classement de 1855.
Grand Vin de Reignac, Bordeaux supérieur 2009, Code SAQ : 11451018, 42$