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«J’ai mangé plusieurs volées»

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Agence Qmi

2013-11-20 14:30:00

L’ex-premier ministre et associé chez Davies révèle qu'il a été victime d'intimidation dans sa jeunesse. Marqué par cette violence, il se joint à un mouvement qui dénonce ce phénomène...

Lucien Bouchard, associé de chez Davies, révèle qu'il a été victime d'intimidation.
Lucien Bouchard, associé de chez Davies, révèle qu'il a été victime d'intimidation.
Dents brisées, œil au beurre noir, ecchymoses: l’ancien premier ministre Lucien Bouchard révèle avoir subi plusieurs raclées dès l’âge de neuf ans. Encore marqué par ces années d’intimidation, il a décidé de s’associer à la Fondation Jasmin Roy pour encourager les victimes à dénoncer leurs agresseurs.

Dans une vidéo qui sera mise en ligne aujourd’hui sur les réseaux sociaux, M. Bouchard s’adresse pendant deux minutes aux enfants qui subissent de l’intimidation.

Fixant droit devant lui, l’ancien premier ministre affirme qu’il «sait ce que c’est d’être intimidé par quelqu’un de beaucoup plus vieux et de beaucoup plus robuste que soi». Qualifiant l’intimidation de «mal destructeur de la société», il invite les victimes à dénoncer ce qu’elles vivent.

Une enfance violente

En entrevue au Journal de Montréal, Lucien Bouchard a accepté de revenir sur ce passé dont il ne parle jamais.

«Ce que j’ai subi, c’était plus que de l’intimidation. C’était des assauts physiques. Je ne sais pas pourquoi j’en étais la cible. Ça a commencé dès l’âge de neuf ans, en quatrième année», se remémore-t-il.

«Ça s’est poursuivi plus tard aussi, au Collège classique de Jonquière. On traversait des quartiers difficiles, mes frères et moi, pour s’y rendre. On était les tapettes du cours classique. Il fallait se défendre.»

Obligé de se battre

M. Bouchard admet avoir «mangé plusieurs volées», dont certaines lui ont fait perdre des dents.
«Œil au beurre noir, la bouche en sang, c’était sérieux. J’étais humilié par ceux qui réglaient leurs comptes avec les premiers de classe.»

Peu à peu, Lucien Bouchard et ses frères ont appris à rendre les coups de leurs agresseurs.
«La fin de semaine, on se fabriquait des haltères en béton pour s’entraîner et se préparer à se battre. Ce n’était pas la méthode idéale. Je ne recommande pas de faire ça aujourd’hui.»

« Personne n’était au courant »

Malgré la violence des attaques qu’il subissait, le «jeune Lucien» ne s’est jamais ouvert à un adulte.

«On ne parlait pas de ça à l’époque. Heureusement, ça a changé. Maintenant, les intervenants dans les écoles sont plus sensibles à cette problématique et n’hésitent pas à intervenir», se réjouit-il.

Aujourd’hui, l’avocat veut lancer un message d’espoir aux victimes d’intimidation.

«Je suis la preuve vivante qu’on s’en sort. Il ne faut jamais accepter de perdre sa dignité. Il ne faut pas se soumettre et, surtout, ne pas hésiter à demander de l’aide.»

Lucien Bouchard avoue penser encore souvent à sa difficile jeunesse.

«Parfois on rit, parfois on trouve ça ordinaire. Comme la fois où mon frère a reçu un coup de bâton de baseball. Sans surprise, les personnes qui m’ont intimidé à l’époque ont mal tourné aujourd’hui.»

Plus tard en journée, mercredi, le ministre fédéral de la Justice, Peter MacKay, et son homologue de la Sécurité publique, Steven Blaney, dévoileront au Parlement, à Ottawa, les principaux éléments d'un projet de loi destiné à combattre la cyberintimidation, rapporte la Presse canadienne.

Selon ce que le ministre MacKay a affirmé il y a quelques semaines, son gouvernement devrait présenter une loi globale qui comprendrait notamment une meilleure sensibilisation publique et des modifications au Code criminel.


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