François Larocque, professeur de droit
François Larocque, professeur de droit
Cet été, un groupe de citoyen a lancé une campagne pour qu’Ottawa soit une ville officiellement bilingue en vue des festivités du 150e anniversaire du Canada. Le maire sortant d'Ottawa, Jim Watson, s’y est fermement opposé. Depuis, la question ne cesse d’être débattue, bien au-delà de la sphère municipale.

C'est au tour de plusieurs professeurs de l'Université d'Ottawa, dont deux de la faculté de droit, de s'exprimer sur le sujet. Mardi dernier, devant une cinquantaine d'étudiants en droit de l'Université, ils ont affirmé la nécessité d’un statut officiel bilingue pour que les services en français à Ottawa soient protégés, rapporte Radio Canada .

Pierre Foucher, professeur et expert en droit constitutionnel et droits linguistiques
Pierre Foucher, professeur et expert en droit constitutionnel et droits linguistiques
Selon le professeur de droit François Larocque, qui mène actuellement une recherche sur la protection constitutionnelle des droits linguistiques des communautés minoritaires d’expression française dans l’ouest canadien, il appartient à la Ville d’Ottawa de décider des règles et de l’application de sa politique sur le bilinguisme, et non à la province, ce qui la rend plus fragile.

Quant à Pierre Foucher, professeur et expert en droit constitutionnel et droits linguistiques, auteur de publications sur les droits des minorités linguistiques, il estime nécessaire d'avoir l’appui de députés de la province de l’Ontario et d’élus fédéraux, afin de convaincre le maire de revoir sa position.

Linda Cardinal, directrice de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques
Linda Cardinal, directrice de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques
De son côté, la directrice de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques de l'Université, Linda Cardinal, a rebondi aux propos récents du professeur Gilles Paquet, directeur de recherche au Centre d'études en gouvernance de l’Université, qui s'est positionné contre le bilinguisme officiel. Pour lui, la politique actuelle fonctionne bien, même si elle pourrait être améliorée.

La professeure qui est aussi membre du Mouvement citoyen qui a lancé la campagne, se félicite de la relance du débat par son collègue. « On a tous les arguments dans le Mouvement. Les gens en font une question de valeur, de justice, de fierté, mais aussi une question de pérenniser les services en français à la Ville d'Ottawa », a-t-elle souligné.