Campus
Course aux stages : opération séduction à McGill
Daphnée Hacker-b.
2015-01-15 15:00:00
Les grands cabinets se sont arrêtés à McGill mercredi, pour entamer une deuxième journée carrière. Si les recruteurs s’entendent pour dire que cette faculté confère un statut aux candidats, rien ne doit être tenu pour acquis...
Un vrai « marathon »
Dans le pavillon illuminé de la faculté de droit, les étudiants sont très nombreux à sillonner les allées des kiosques. Le « trafic » est particulièrement intense devant les firmes Norton Rose Fulbright, BCF, Osler, Davies, et Fasken Martineau, pour ne nommer que ceux-là.
« Je compte soumettre ma candidature auprès d’une dizaine de firmes… Les prochaines semaines risquent d’être éprouvantes », confie Benjamin Benezeth, étudiant à la maîtrise en droit, particulièrement attiré par le litige. « Beaucoup d’étudiants sont très stressés par la course aux stages. J’essaye pour ma part de voir ça comme l’occasion de m’exercer à passer des entrevues, et si ça marche, tant mieux ! », lance Gabrielle Tremblay, étudiante en deuxième année au baccalauréat.
« On utilise l’expression « course » aux stages, mais on pourrait aussi bien parler de marathon..! C’est un processus long et exigeant », souligne Me Maryse Chouinard, directrice du Centre de développement professionnel. Responsable de l’organisation des journées carrières, Me Chouinard affirme qu’une majorité d’étudiants en droit à McGill ont déjà effectué des études universitaires ou possèdent une expérience de travail. « Ils savent davantage ce qu’ils veulent et ce qu’ils valent, cela peut être très intéressant pour les recruteurs », fait-elle valoir.
Que dire du prestige de McGill?
Pour Me Alex Dobrota, du cabinet Woods, la formation universitaire transsystémique (droit civil et common law) de l’établissement est très riche. « Elle permet de pousser loin la réflexion, tant de manière philosophique qu’économique », analyse celui qui a étudié à McGill et qui offre ses services d’entraîneur pour un concours de plaidoirie. « Cela dit, même si McGill jouit d’une belle réputation, cela ne change en rien notre choix d’un candidat par rapport à un autre », assure-t-il.
Même son de cloche au cabinet Spiegel Sohmer. « L’Université McGill a certainement un caractère prestigieux, mais le candidat doit aller bien au-delà de sa formation académique pour nous convaincre qu’il mérite sa place parmi nous », explique l’avocat Seth Abbey.
« Je crois que tous les établissements ont leur force et des perles rares se trouvent dans chaque université », avance Me Marie-Élaine Tremblay, venue représenter le cabinet de la célèbre Anne-France Goldwater, Goldwater Dubé. C’est la première année que le bureau participe à la journée carrière dans les universités.
Les fameux cocktails
La grande majorité des cabinets interrogés par Droit-inc ont confirmé que leur processus de sélection est plutôt semblable : deux vagues d’entrevues, ponctuées d’autres évènements, tels des cocktails ou sorties de groupe. « Lors du cocktail, qui est l’étape ultime de sélection, je tente d’inviter le plus grand nombre d’avocats du cabinet. J’aime avoir des points de vue diversifiés », explique Me Catherine Galardo, du cabinet Langlois Kronström Desjardins.
À la firme Norton Rose Fulbright, on estime aussi que les cocktails sont déterminants dans le choix des candidats. Me Frédéric Wilson, qui a participé dans le passé au processus de recrutement, admet qu’il est parfois difficile de trancher parmi les candidats. « Je crois qu’il est nécessaire de les sortir du contexte de l’entrevue pour faire le choix final, il faut les voir dans une position moins formelle », juge-t-il.
L’interaction entre les candidats est un facteur important pour les recruteurs, stipule Me Stephen Raicek, associé à De Grandpré Chait. « Nous les observons, pour voir s’ils sont courtois entre eux. Le respect et la collégialité sont très importants et ils doivent le comprendre dès le tout début », assure-t-il.
La « cookie room » de Lapointe Rosenstein
Certains cabinets font preuve d’originalité quand il est temps de détendre les candidats avant les entrevues. C’est le cas de Lapointe Rosenstein, qui a mis sur pied le concept de la « cookie room ».
Au lieu de laisser les étudiants stressés et crispés dans la salle d’attente, le cabinet leur propose plutôt de séjourner dans une pièce remplie de biscuits et de jus. « Il y a toujours de jeunes avocats du bureau qui se relaient pour être dans la cookie room, ça permet aux candidats de décompresser, de poser des questions et de se changer les idées », explique Me Julien Grenier. Mais au-delà des cookies, il faut avant tout rester soi-même. « Le secret pour réussir, je crois, est en tout temps d’être authentique », conclut le juriste.
5 commentaires
Anonyme
il y a 9 ansCoudonc, est ce que le cabinet Dentons était présent? Vous n'en faites même pas mention dans votre article (qui est pourtant un bureau dans le top 5 montréalais). Est ce que le recrutement fait défaut?
Anonyme
il y a 9 ansDentons est loin du top 5 à Montréal.
Tu as Stikeman, Davies, McCarthy, Fasken et Osler qui passent bien avant. Tu as aussi les BCF, Lavery, BLG qui jouent dans la même ligue que Dentons, mais qui sont beaucoup plus prolifiques.
Anonyme
il y a 9 ansNorton Rose qui fait parti du 1er groupe.
Par ailleurs, BLG est pas mal plus prestigieux que que BCF ne serait-ce que de leur association nationale.
Anonyme
il y a 9 ansCe n'est pas parce que tu changes de raison sociale suite à une fusion que soudainement, tu deviens dans le top 5 montréalais. My two cents.
Anonyme
il y a 9 ansTout dépend du domaine de pratique, mais de dire que BCF, Lavery, BLG, Fasken et Osler.... pour ne nommer que ceux là sont plus prolifiques que Dentons........ c'est encore plus loin de la track comme commentaire.