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Jules Allard, l'infatigable juge de la Cour supérieure, tire sa révérence

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Agence Qmi

2015-07-13 07:00:00

Après 49 ans de pratique du droit, dont 29 ans à titre de juge de la Cour supérieure, Jules Allard laissera définitivement son banc en août prochain alors qu'il célébrera ses 75 ans.

Après 49 ans de pratique du droit, dont 29 ans à titre de juge de la Cour supérieure, Jules Allard laissera définitivement son banc en août prochain alors qu'il célébrera ses 75 ans
Après 49 ans de pratique du droit, dont 29 ans à titre de juge de la Cour supérieure, Jules Allard laissera définitivement son banc en août prochain alors qu'il célébrera ses 75 ans
Fils d'un laitier-cultivateur, il a commencé sa carrière d'avocat en 1966 dans un cabinet de sa ville natale, à Victoriaville. Comme avocat, il pratiquait le droit civil pour les municipalités de sa région en plus de s’occuper des litiges liés à des contrats commerciaux.

Il est devenu en 1976 bâtonnier du Barreau d'Arthabaska et, en 1980, a occupé le poste de bâtonnier du Québec.

Devenu un juriste bien en vue, il s’est vu confié par le gouvernement fédéral lui en 1984 le mandat de régler le dossier des expropriés de Mirabel.

«Ça n'avait pas d'allure d'avoir exproprié en trop autant de familles, tout ça absolument pour rien, raconte-t-il en entrevue. Plusieurs avaient des maisons bâties depuis 200 ans sur les plus belles terres du Québec.»

«Ça m'a pris deux mois pour offrir un règlement financier à tous les expropriés et fermer le dossier. Par contre, les honoraires d'avocat des familles en ont grugé une partie», lance M. Allard avec un éclat de rire, dans son bureau qui ressemble à une bibliothèque, au palais de justice de Victoriaville.

Nommé juge

En 1986, il a été nommé juge à la Cour supérieure en résidence à Québec. Neuf ans plus tard, on l'a assigné en permanence à Victoriaville. «À l'époque, il y avait trop de dossiers en suspens et c'était devenu difficilement administrable», précise-t-il.

Mais c’est du passé, puisque M. Allard est satisfait de l'efficacité des tribunaux d’aujourd’hui. «Chez nous (à Victoriaville), en matière familiale, pour un divorce ou pour la garde des enfants, les gens sont entendus dans un délai maximum de trois mois après l'inscription, souligne-t-il. Je dirais que 90 % des dossiers se règlent la journée même de l'audition.»

Ce père de six enfants est très sensible à ce que vivent les enfants lors d'un divorce. «Les parents se doivent d'être clairs et de procéder de façon civilisée pour expliquer à leurs enfants qu’ils sont deux personnes différentes qui ne s'entendent plus, a indiqué le juge Allard. Il ne faut pas que les enfants se sentent coupables du divorce de leurs parents.»

Très assidu

Le juge Jules Allard, selon les statistiques, est celui qui rend le plus de jugements annuellement à la Cour supérieure du Québec. Me Claude Caron, un avocat de Victoriaville, a été son stagiaire en 1978.

«C'est lui qui m'a donné ma première chance et il a été un excellent maître, sauf pour un point, a dit Me Caron. Il ne m'a pas appris à prendre des vacances.»
En effet, M. Allard prenait congé uniquement pour assister à des congrès de juristes ici et même à l'étranger.

«C'est un juriste hors pair, dont les jugements ont rarement été renversés par les tribunaux supérieurs, a ajouté Me Caron. La Cour d'appel s'en sert même comme modèle. Il n'y a pas de petites ou de grandes cause pour lui et ses décisions sont toujours très claires en droit. Il ne fait aucun passe-droit. Quand j'ai tort dans un dossier, hé! bien, je perds ma cause et je sais pourquoi. C'est un homme bon, toujours humain.»

Lors d'une fête soulignant son départ le 18 juin dernier, à laquelle assistaient plus d'une centaine de personnes dont plusieurs magistrats et avocats, sa fille Julie, également avocate, a bien résumé le tempérament de son père.

«Quand il a mes enfants chez lui les fins de semaine et qu’il décide d'aller faire une balade avec eux, il ne les conduit pas au parc aquatique, mais au palais de justice, après une visite au dépanneur pour faire le plein de gâteries», a dit sa fille.

«L'hiver dernier, on a réussi à l'amener en Floride. Il avait apporté comme lecture le jugement du juge Michel Richard sur la pyrite à Trois-Rivières», a-t-elle lancé en faisant bien rire les convives.
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