Khuong règle ses comptes à la télé

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Emeline Magnier

2015-09-28 15:00:00

L’ex-bâtonnière a profité de son passage à l’émission Tout le monde en parle hier soir pour tirer à boulets rouges sur plusieurs personnes...

Me Khuong a réglé ses comptes avec plusieurs personnes hier soir à TLMEP Crédit photo: Agnieszka Stalkoper
Me Khuong a réglé ses comptes avec plusieurs personnes hier soir à TLMEP Crédit photo: Agnieszka Stalkoper
Pour la première de la saison de l’émission de Guy A. Lepage, l’ancienne bâtonnière du Barreau du Québec Me Lu Chan Khuong a fait un passage pour le moins remarqué. L’avocate qui a indiqué avoir retrouvé ses clients au sein du cabinet Bellemare avocats, a répondu aux questions de l’animateur en écorchant au passage un certain nombre d’acteurs intervenus dans ce qu’on appelle désormais l’Affaire Khuong.

Me Khuong a d’abord tiré à boulets rouges sur Peter Simons, le président des magasins Simons, qu’elle connait depuis longtemps, leurs filles respectives étant des amies d’enfance. « Avec des amis comme ça, je n'ai pas besoin d'ennemis », a-t-elle lancé.

Me Lu Chan Khuong a affirmé que la fuite dans les médias d’une affaire pour vol à l’étalage la concernant dans un magasin Simons en 2014, qui avait été ensuite déjudiciarisée, provient soit du ministère de la Justice soit de la Maison Simons, écartant ainsi la Ville de Laval.

Cette affaire avait entrainé sa suspension comme bâtonnière le 1er juillet et enclenché l’affrontement très médiatisé entre elle et le conseil d’administration du Barreau qui a pris fin avec une entente à l’amiable prévoyant notamment sa démission le 15 septembre dernier.

Peter Simons
Peter Simons
Me Khuong a affirmé que cette dispute qui a fait les manchettes a été « très très difficile » pour elle, son conjoint, l’avocat bien connu de Québec Marc Bellemare, ses enfants et ses parents.

Elle estime que ses démêlés avec le Barreau ont été causés parce qu’elle « dérange l’establishment avec (son) programme ». Si son mari n’est pas intervenu dans les médias pour commenter l’affaire, c’est parce qu’« il y aurait eu du sang », a-t-elle ajouté.

« C’est sûr qu’on ne me veut pas là, pour mon mari, pour mes idées nouvelles », a-t-elle mentionné en précisant qu’elle voulait que les membres du Barreau s’intéressent davantage à comment l’argent était dépensé au sein de cet organisme.

Les squelettes d’autres bâtonniers?

Pierre Marc Johnson
Pierre Marc Johnson
Elle a ensuite mentionné que son histoire était bien minime par rapport à ce qu’ont fait d’autres bâtonniers, qui n’ont pas été sous les projecteurs.

« Y’a des bâtonniers qui ont eu des problèmes avec l’impôt, avec le fisc. Y’a un bâtonnier qui avait un chauffeur parce qu’il n’avait pas de permis de conduire », a-t-elle dit en mentionnant que cela n’avait pas fait l’objet d’une attention médiatique.

L’ex-bâtonnière a ajouté que ses démêlés avec le conseil d’administration du Barreau lui ont coûté 500 000 $ et qu’elle aurait dû débourser le même montant si elle avait mené sa bataille jusqu’au bout. Une facture qui sera réglée en partie par le Barreau du Québec, selon ce qu'a mentionné Me Khuong la semaine dernière à certains médias... et donc par les cotisations des membres.

Les quatre ex-PM et McCarthy Tétrault

Daniel Johnson est le voisin de bureau de Jean Charest et de l'avocat de Peter Simons.
Daniel Johnson est le voisin de bureau de Jean Charest et de l'avocat de Peter Simons.
Me Khuong est également revenu sur la lettre signée par quatre anciens premiers ministres du Québec qui appelaient à son départ alors que le litige avec le Barreau battait son plein. Elle a indiqué que Pierre Marc Johnson serait bien avisé « de sortir son chéquier » pour rembourser la facture refilée aux contribuables des frais d'avocats de 200 000$ de sa conjointe, l'ex-présidente du Tribunal administratif du Québec Hélène de Kovachich.

Elle a aussi mentionné Daniel Johnson qui est le voisin de bureau de Jean Charest, tous deux du cabinet McCarthy Tétrault, comme d'ailleurs David Blair, comme par hasard l’avocat de Peter Simons.

L’avocate a conclu son entrevue en expliquant qu’elle n’excluait pas de se présenter aux prochaines élections pour redevenir bâtonnière en 2017 et qu’elle gardait un oeil sur les affaires du Barreau.

Dispute acrimonieuse

Élue le 22 mai au poste de bâtonnière du Québec, Lu Chan Khuong a été suspendue le 1er juillet lorsque le conseil d’administration du Barreau a appris qu’elle avait fait l’objet d’une plainte en 2014 pour vol à l’étalage dans un magasin Simons, même si le dossier avait été déjudiciarisé.

Le 17 avril 2014, Me Lu Chan Khuong avait quitté le Simons de Laval sans payer deux jeans d'environ 230 $ pièce, payant plutôt une seconde fois deux jeans achetés ailleurs qui lui avaient coûté 10 $ chacun. « Il s'agit tout simplement d'une distraction », avait-elle affirmé. Cette cause avait d’ailleurs été déjudiciarisée, mais les administrateurs du Barreau ont tout de même suspendu Me Khuong dès que l'histoire a refait surface.

Soutenant qu’elle n’avait ni obligation morale, ni obligation légale d’aviser le Barreau concernant cette affaire, la bâtonnière du Québec avait réagi en qualifiant sa suspension « d’illégale », de « détournement de pouvoirs », d’« arbitraire », de « précipitée » et d’« intempestive ». Elle était convaincue que l’information sur la plainte de vol a été coulée dans les médias pour lui nuire.

« J'entends demeurer en poste et réaliser les réformes souhaitées par 63% des avocates et avocats qui m'ont élue démocratiquement le 22 mai dernier », avait alors indiqué l'avocate par voie de communiqué.

Le Barreau voulait attendre les conclusions de son Comité de gouvernance et d'éthique, qui devait tirer cette affaire au clair, avant de voir si elle pouvait reprendre ses fonctions. La bâtonnière n’était pas d’accord avec cette procédure. Elle a donc contesté cette suspension devant les tribunaux en poursuivant notamment le conseil d’administration Barreau pour la somme de 95 000 en dommages exemplaires. Elle avait cependant été déboutée par la Cour supérieure dans sa tentative d’être réintégrée sur le champ.

De son côté, le Barreau avait répliqué en la poursuivant pour 90 000 $ pour dommages moraux découlant de l’atteinte à la réputation des membres du conseil d’administration. Il avait aussi créé une bombe lorsque son avocat, Raymond Doray, avait affirmé que Lu Chan Khuong avait été impliquée dans un deuxième incident, dans un magasin Simons du secteur Sainte-Foy, à Québec.


- Avec Agence QMI



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