Portrait

De Reine de beauté à avocate en Afghanistan

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Marie Pâris

2016-03-03 13:15:00

Cette ancienne reine de beauté a quitté les États-Unis pour aller pratiquer en Afghanistan, où elle fait face quotidiennement aux tentatives de corruption et d’intimidation…

Me Kimberley Motley
Me Kimberley Motley
Me Kimberley Motley est à ce jour la seule avocate étrangère autorisée à plaider dans les cours d’ Afghanistan, en droit criminel et familial. Ancienne Miss Wisconsin, cette métisse aux origines corréennes et africaines grandie à Milwaukee est partie des États-Unis… pour faire des sous. Et elle ne s’en cache pas.

« Je suis venue pour l’argent, comme c’est le cas de la moitié des gens ici. Je n’avais pas d’intérêt particulier pour l’Afghanistan ; je ne savais même pas placer le pays sur une carte », confie-t-elle à AlJazeera.

L’avocate arrive en Afghanistan en 2008. Il n’y a que quatre ans que la première constitution démocratique a été signée dans le pays, qui fonctionnait auparavant avec un système juridique islamique.

Me Motley constate cependant vite que les lois de protection des personnes ne sont pas assez mises en application et qu’il en va du contraire pour les lois punitives. « J’ai rencontré beaucoup de gens empêtrés qui n’avaient pas la représentation juridique qu’ils méritaient, dans ce système de justice archaïque, confus et corrompu... »

Pots-de-vin et coutumes archaïques

L’avocate commence à pratiquer à son compte avant de travailler sur un projet d’un an financé par le département d’État américain, durant lequel elle a formé des avocats et des membres de l’assistance juridique afghans. Exception dans cette société dominée par les hommes, elle affiche malgré tout un taux de succès de 90% dans ses dossiers. Elle ne parle pas les langues afghanes Pashto et Dari mais s’aide de son iPad, et refuse de céder au jeu des pots-de-vin et autres corruptions.

Me Motley a représenté des hommes d’affaires, des ambassadeurs... Les cas qui rapportent de l’argent sont souvent ceux qui concernent des étrangers. « Les droits humains ne rapportent pas », explique l’avocate, qui offre des conseils juridiques gratuits aux femmes emprisonnées.

Selon elle, le principal obstacle à la justice pour les Afghans réside dans le fait qu’ils ignorent les lois au profit de coutumes illégales. D’autant qu’il n’y a pas assez de gens qui travaillent à l’application des lois.

L’autre gros problème, c’est que « les gens ne connaissent pas les lois, en grande partie parce qu’elles ne leur sont pas accessibles ». Me Motley, qui a notamment défendu des femmes violées et abusées, a été victime de plusieurs tentatives d’intimidation : une grenade a été lancé dans son bureau et sa résidence, et elle a été temporairement détenue et accusée de tenir un bordel, puis d’être une espionne...
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