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Coincé à Cuba, il veut poursuivre Ottawa
Céline Gobert
2018-08-31 10:00:00
Son avocat, Julius Grey, veut intenter une action similaire à celle d'Omar Khadr. La situation, dit-il, s’apparente à « une forme de torture »...
Lors de l’excursion organisée par la compagnie cubaine Gaviota Tour et son sous-traitant cubain Marlin SA, partenaires du voyagiste Sunwing, le moteur du bateau s’est emballé et une hélice a tué sur le coup l'Ontarienne Jennifer Ann Marie Innis.
La justice cubaine l’avait d’abord déclaré coupable d'« homicide par imprudence » avant que la décision soit invalidée en juin dernier par le Tribunal supremo popular de Cuba, la plus haute cour du pays, qui l’a estimée pleine d’irrégularités.
L’homme est toutefois toujours coincé sur place, interdit de quitter le territoire.
Alors qu’une pétition signée par plus de 1600 personnes demandant à Ottawa de « rapatrier M. Benhamiche au Canada dans les plus brefs délais » sera déposée à la Chambre des communes lors de la rentrée parlementaire en septembre, son avocat Me Julius Grey envisage de poursuivre Ottawa.
Obligation d’aider son client
En effet, le juriste a indiqué à La Presse avoir l'intention d'intenter une action similaire à celle qui a réussi dans le dossier d'Omar Khadr. Pour lui, la situation s’apparente à «une forme de torture.»
Son objectif? Obtenir un jugement déclarant qu'Ottawa a « l'obligation d'aider » son client.
« Légalement, je ne vois pas sur quelle base les autorités cubaines refusent de lui accorder un visa de sortie », a-t-il dit au journal avant de déplorer le manque de réaction et le manque d’assistance d’Ottawa.
Selon lui, le Canada pourrait faire valoir aux Cubains le respect de leur propre cour suprême. Il évoque une « culture de non-ingérence qui va trop loin, qui est trop passive ».
Rien n’y personne ne semble débloquer la situation. Ni le chef de l'État cubain, Miguel Díaz-Canel, contacté par M. Benhamiche le mois dernier, ni le ministère des Affaires étrangères du Canada, ni l’avocat cubain chargé d’obtenir un visa de sortie au Québécois (c’est la procureure du premier procès qui doit prendre la décision, a-t-il indiqué), ni le ministère des Affaires étrangères de Cuba, ni encore l'ambassade de Cuba au Canada.
L’épouse de M. Benhamiche, Kahina Bensaadi, a pour sa part déploré que le Canada ne consacre pas les mêmes efforts à la libération de son mari qu’à celle du blogueur saoudien Raif Badawi.
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