Lydia X. Z. Brown se décrit comme une personne « multi-marginalisée ».
Lydia X. Z. Brown se décrit comme une personne « multi-marginalisée ».
Lydia X. Z. Brown se décrit comme une personne « multi-marginalisée » : une personne de couleur, non-binaire, queer et handicapée, rapporte News @ Northeastern.

Étant non-binaire, Brown se fait appeler « they » en anglais. Le neutre n’existant pas en français, nous avons autant que possible respecté l’indétermination du genre dans le texte suivant.

«Je suis en colère contre l’effacement et l’isolement que les gens comme moi subissons, a déclaré Brown. Dix ans après avoir commencé à plaider pour cette cause, je continue à répéter à l’infini les mêmes choses.»

En effet, Brown poursuit des études de droit en troisième année à Northeastern, et se bat tous les jours pour soutenir les personnes autistes et handicapées.

La loi, un outil de changement

Selon l’étudiant(e), qui devrait obtenir son diplôme en droit d’intérêt public en mai prochain, la loi est un puissant outil de changement.

«J’aurais pu poursuivre mes études comme prévu et faire un travail universitaire déconnecté de l’activisme pour ma communauté ou d’autres communautés marginalisées. Mais ce chemin ne me semblerait pas juste».

Notons que Brown a reçu un diagnostic d’autisme en huitième année. Depuis l’étudiant(e) en droit a multiplié les initiatives. Parmi elles : assurer la rédaction en chef de All the Weight of Our Dreams, la toute première anthologie d’écrits et d'œuvres d'art de personnes de couleur autistes.

Le règne du « capacitisme »

Lydia X. Z. Brown avait initialement prévu de se lancer dans un doctorat en études islamiques. Mais dès sa première année d’études, des problèmes systémiques lui ont sauté aux yeux. Ce que Brown appelle le « ableism », c’est-à-dire le « capacitisme », régnait partout.

Défendre les droits des étudiants s’est alors imposé comme une nécessité.

« Je crois fermement - et je l’ai cru toute ma vie, c’est un credo - que chacun d’entre nous a l’obligation d’utiliser toutes les ressources dont il dispose pour lutter contre l’oppression sous toutes ses formes. »

Brown voit d’ailleurs partout la manifestation du capacitisme, une discrimination en faveur des personnes valides, et a ainsi co-fondé le Washington Metro Disabled Students Collective, mené de nombreuses campagnes pour réformer les politiques d’accès aux personnes handicapées et organisé plusieurs événements de sensibilisation.

Une reconnaissance du doyen

Lydia X.Z. Brown a en outre dirigé un cours intitulé « Repenser le handicap: des politiques publiques aux mouvements sociaux » au Collège expérimental de la Tufts University, présidé le Massachusetts Developmental Disabilities Council, participé au Projet sur les droits civils et la justice réparatrice et travaillé au sein de l’American Civil Liberties Union et du Autistic Self Advocacy Network.

L’étudiant(e) a travaillé sur tellement de fronts qu’après l’obtention de son diplôme, son poste au sein de l’Association des étudiants de l’Université de Georgetown a été ré-attribué à plusieurs personnes.

D’ailleurs, Jeremy Paul, le doyen de sa faculté de droit, a rendu hommage aux réalisations de Brown lors d’une cérémonie célébrant son prix Pro Bono Publico. « J'ai beaucoup appris de vous », a-t-il déclaré.