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Les criminalistes bien occupés

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Gabriel Poirier

2020-02-28 11:15:00

L’actualité offre son lot de rebondissements et d’incertitudes. Une chose est néanmoins sûre : ces avocats criminalistes ne chôment pas…

Le juge Jean Hudon. Photo : lelacstjean.com
Le juge Jean Hudon. Photo : lelacstjean.com
La perception que le public se fait des avocats n’est parfois pas très élogieuse : les films, les séries, les livres et les médias dépeignent parfois négativement les représentants de la justice.

Pour y remédier, Droit-inc a décidé de dresser un tour d’horizon. Voici notre sélection de quatre faits divers, qui, espérons-le, mettront en valeur les accomplissements de magistrats et d’avocats criminalistes.

Quelle peine pour cette ex-journaliste : la prison ou l’absolution?

Anthony Toupin, un ex-journaliste sportif au Journal de Québec, était de retour au palais de justice de Chicoutimi, la semaine dernière, pour y connaître ses observations sur la peine.

M. Toupin, âgé de 20 ans, a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur une jeune fille de 17 ans en septembre dernier. Il a profité de l’état d’intoxication de cette dernière pour toucher ses parties génitales lors d’une soirée au Cégep de Jonquière, rapporte Le Quotidien.

Le juge Jean Hudon a écouté attentivement les plaidoyers de la Couronne et de l’avocat de la défense.

La procureure responsable du dossier, Me Marie-Ève St-Cyr, espère que le juge Hudon enverra un message ferme à la collectivité. Elle réclame une peine de prison de 90 jours assortis de 240 heures de travaux communautaires.

« Ce genre d’histoires arrive beaucoup trop de fois dans les soirées arrosées. Monsieur a profité de la vulnérabilité de la victime pour l’agresser », a-t-elle déclaré selon Le Quotidien.

L’avocat de la défense, Me Alexandre Biron, plaide de son côté pour une absolution conditionnelle et une peine de travaux communautaire. Il affirme que son client a aussi souffert de cette histoire, après s’être notamment vu retirer son rêve d’exercer le journalisme.

« Mon client n’a pas le profil d’un criminel. Il est jeune, n’a pas d’antécédent et est un actif pour la société. L’absolution conditionnelle s’applique dans son cas », a-t-il affirmé.

Le juge Jean Hudon rendra sa décision le 27 avril prochain.

Un juge offre ses meilleurs vœux à un… trafiquant de drogue

Le juge de la Cour du Québec Jacques Ladouceur a offert un vibrant témoignage d’encouragement à Naiian Brière-Gauthier, un trafiquant de drogue d’à peine 22 ans.

Le juge de la Cour du Québec Jacques Ladouceur. Photo : Radio-Canada
Le juge de la Cour du Québec Jacques Ladouceur. Photo : Radio-Canada
« Je souhaite que vous puissiez vous réhabiliter et mener une vie honnête. Vous avez la chance d’avoir derrière vous votre famille. Ils ont certainement confiance que vous sortirez du milieu criminalisé, que vous prendrez soin de votre enfant et qu’ils n’auront plus à s’inquiéter de ce que vous ferez de votre avenir. Ils vous tendent la main, mais ce ne sera pas facile », a prévenu le magistrat, selon Le Citoyen.

Le juge Ladouceur a condamné M. Brière-Gauthier à quatre ans d’emprisonnement pour possession et vente de cannabis et de cocaïne, tel que le souhaitait l’avocate de la défense, Me Marlaine Harton, et la procureure de la Couronne, Me Andrée-Anne Gagnon.

Vieux routier d’expérience, le juge Ladouceur a également rappelé à l’accusé que le crime ne paie pas.

« C’est un milieu de méfiance où l’on ne sait plus qui sont nos amis et on doit souvent dormir avec une arme. Le choix de vie que vous prendrez vous appartient, mais j’espère que vous choisirez une vie libre et productive », a-t-il souligné au palais de justice de Val-d’Or, toujours d’après Le Citoyen.

Un juge qualifie un praticien d’arts martiaux de… dangereux

Le juge Alexandre Dalmau a souligné à gros traits la dangerosité de Steve Frenette, un praticien d’arts martiaux mixtes…

Le juge Alexandre Dalmau. Photo : Radio-Canada
Le juge Alexandre Dalmau. Photo : Radio-Canada
« Le délinquant est très fort. Il est en mesure de faire des dommages considérables en utilisant ses poings. Il ne contrôle pas cette force lorsqu’il est hors de lui », a affirmé le magistrat, selon TVA Nouvelles.

Steve Frenette a battu et laissé pour mort son collègue déménageur de 69 ans, Ronald Lapensée, en février 2017. Il était alors en liberté conditionnelle.

M. Frenette s’est présenté la semaine dernière au palais de justice de Montréal pour y rencontrer le juge Dalmau.

Ce dernier en a d’ailleurs surpris plus d’un en rejetant les recommandations de la défense et de la psychologue chargée d’évaluer M. Frenette, la Dre Tiziana Costi.

Le magistrat a qualifié sans hésiter l’accusée de délinquant « dangereux ».

« L’historique des actes de violence perpétrés par le délinquant toute sa vie (…) son impulsivité, ses difficultés à gérer les conflits et ses distorsions cognitives en rapport à l’utilisation de la violence démontrent qu’il est incapable de se contrôler », a-t-il conclu, d’après les informations de TVA Nouvelles.

Le juge Dalmau a condamné M. Frenette à une peine de détention indéterminée. Ce dernier devra suivre de nouveaux examens psychologiques avant d’être libéré.

Un juge hésite à condamner un meurtrier

Le juge Raymond W. Pronovost a été confronté à tout un casse-tête, lorsqu’est venu le temps de confirmer la sentence du meurtrier Pierre Gagné-Boily.

Le juge Pronovost a longtemps hésité avant d’entériner la suggestion de peine de la Couronne et de la défense, laquelle réclamait une peine d’emprisonnement de 12 ans avant l’admissibilité à une libération conditionnelle, rapporte Le Soleil.

La défense a insisté dans son plaidoyer sur les remords éprouvés par l’accusé, un argument qui n’a pas semblé convaincre le magistrat.

« Je trouve qu’il y a beaucoup de “je” et de “moi”. Ça ressemble beaucoup plus à une thérapie pour vous qu’à l’expression de remords sincères envers la famille », a-t-il déclaré en référence à une lettre de culpabilité de l’accusé.

Pierre Gagné-Boily a assassiné son ex-conjointe, Marie-Lisa Desbiens en août 2017, selon Le Soleil. Il a avoué son crime à des policiers, 12 heures à peine après l’avoir commis.
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