Carrière et Formation

La ménopause : le dernier grand tabou en cabinet?

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Florence Tison

2020-03-08 07:00:00

En cette Journée internationale de la femme, parlons de la carrière des avocates senior...

L'avocate Sylvie Lefebvre et Vivia Chen, créatrice du blogue The Careerist. Photos : Sites Web de Coaching Québec et de Ms. JD
L'avocate Sylvie Lefebvre et Vivia Chen, créatrice du blogue The Careerist. Photos : Sites Web de Coaching Québec et de Ms. JD
La société reconnaît depuis longtemps la réalité des obstacles que les femmes affrontent au travail et ailleurs. Les avocates senior en cabinet ont probablement déjà combattu la discrimination et le harcèlement (tout en élevant leurs enfants) pour arriver là où elles sont.

Et voilà qu’un autre défi spécifique à la condition féminine se pointe : la ménopause, qui survient en moyenne à 51 ans dans les pays développés, et qui dure généralement entre deux et trois ans.

Plusieurs femmes souffrent alors d’écrasants symptômes dus à la fluctuations d’hormones, tels que d’intenses bouffées de chaleur, des troubles du sommeil, de la mémoire à court terme ou d’anxiété, et même des douleurs articulaires.

L’avocate Sylvie Lefebvre confiait à Radio-Canada en octobre dernier avoir dû réaménager son horaire de travail pour supporter la ménopause, qui trouble son sommeil. L’avocate doit désormais faire une sieste l’après-midi. La ménopause n’est d'ailleurs pas étrangère à son choix de devenir travailleuse autonome, témoignait-elle.

« Est-ce qu'un patron m'autoriserait à faire une sieste de 20 minutes pour pouvoir recharger la batterie? » se demande Sylvie Lefebvre.

La question se pose, effectivement. Malgré les défis que soulève la ménopause pour les avocates senior, les cabinets n’ont souvent pas de plan pour les épauler, révèle Law.com.

L’idée d’ajouter les problèmes liés à la ménopause au programme d’aide aux employés fait son chemin. Mais la solution passerait aussi par la déstigmatisation de la mésopause, autour de laquelle règne encore un aura de tabou. Après tout, toutes les femmes y passent...

Quelques solutions du Royaume-Uni

Le Royaume-Uni fait figure de pionnier dans l’attention accordée à la ménopause, à ses symptômes, et aux femmes qui en souffrent au bureau.

Le Parti travailliste avait d’ailleurs promis plusieurs mesures visant à promouvoir le bien-être des femmes ménopausées (horaires flexibles et pauses au besoin, notamment) lors des dernières élections britanniques, mais le Parti n’a pas été élu le 12 décembre dernier.

Les cabinets juridiques anglais prennent donc eux-mêmes les rênes pour que leurs avocates se sentent bien durant leur ménopause.

Les bureaux d’avocats Allen & Overy, White & Case, Linklaters et Hogan Lovells offrent maintenant des webinaires sur comment endurer la ménopause, organisent des discussions ouvertes et instaurent des politiques.

On parle d’arrangements quant aux horaires de travail, mais également de distribution de ventilateurs de bureaux! Ces cabinets offrent même aux avocates de changer de bureaux si elle en jugent la température mal adaptée.

Ça peut sembler un peu ''too much'', comme le souligne Vivia Chen, créatrice du blogue The Careerist. « Pourquoi ne pas rassembler simplement toutes les femmes de 50 ans et plus pour les mettre dans un igloo? »

« Bien que la ménopause puisse créer de sérieux problèmes, je suis fatiguée que l’on mette toute les femmes d’un certain âge dans cette catégorie, poursuit la chroniqueuse sur Law.com. J’ai parlé à des tonnes d’avocates au fil des ans, et aucune n’a mentionné la ménopause comme un obstacle à leur carrière. Plus souvent qu’autrement, elles nomment plutôt les hommes ou la structure hiérarchique mâle. »

Pas faux. Mais peut-être pratique-t-on beaucoup mieux quand on a droit à la sieste dont on a besoin.
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