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Pourquoi les marchés ont-ils été si actifs en 2020? Et vont-ils l’être en 2021?

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Andréanne Moreau

2021-04-07 10:15:00

On fait un retour sur une année peu commune et on explore les perspectives d’avenir pour les marchés avec un expert...

Me Scott Rozansky. Photos : Site web de Dentons et Shutterstock
Me Scott Rozansky. Photos : Site web de Dentons et Shutterstock
Avec la pandémie et une grande portion de l’économie sur pause, on aurait pu s’attendre à un ralentissement. C’est tout le contraire qui s’est produit. Plus de 70 premiers appels publics à l’épargne (PAPE) sur les bourses canadiennes et plus de 5,5 milliards de dollars de produit brut total réuni.

Afin de mieux comprendre ce qui s’est produit, Droit-inc s’est entretenu avec Me Scott Rozansky, chef du groupe de pratique spécialisé en capital de risque de Montréal pour Dentons.

L’activité des marchés en a surpris plusieurs l’année dernière. Vous aussi?

Oui. En décembre 2019 et janvier 2020, on avait remarqué beaucoup de transactions sur les marchés publics et quand mars est arrivé, j’ai pensé que tout allait arrêter. Mais ça a été le contraire. On a vu beaucoup plus d'activités. Chez Dentons, dans tous nos bureaux au Canada, le nombre de transactions sur lesquelles on a travaillé pendant cette période a presque doublé par rapport à la même période en 2019.

Comment expliquez-vous toute cette activité?

Il y a plusieurs explications. D’abord, les petits investisseurs avaient un peu plus d’argent de disponible, puisqu’il y avait moins de possibilité de dépenser en voyageant ou en allant au restaurant, par exemple. Et souvent, le seul moyen pour ces investisseurs particuliers d’investir est d’aller vers les marchés publics.

On a aussi remarqué qu’il y a une plus grande volonté des compagnies américaines de s’inscrire au Canada aussi. Surtout pour les entreprises du domaine du cannabis. Les investisseurs américains acceptent plus facilement maintenant d’investir au Canada et sont plus confortables avec les échanges canadiens.

Il existe une autre hypothèse, dont j’ai beaucoup discuté avec mes collègues : c’est possible que ça ait juste été une fenêtre idéale pour les introductions en bourse. On a vu ça dans le passé. Il y a toujours des moments précis où l’opportunité d’entrer en bourse est très forte. La bulle des hautes technologies en est un bon exemple. Donc ça pourrait ne pas être seulement dû à la covid.

Vous parlez de la bulle technologique, mais elle a fini par exploser. Est-ce qu’on se trouve devant un phénomène qui pourrait se reproduire? La bulle covid pourrait-elle exploser et mener toutes ces nouvelles entreprises cotées en bourse à leur perte?

C’est toujours une possibilité. Mais une des raisons qui pousse les entreprises à devenir publiques, c’est l’évaluation du marché. Si le marché accorde une valeur de beaucoup supérieure à la valeur réelle de la compagnie, il y a toujours un risque. Mais il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Ces compagnies ne veulent pas rater une aussi belle opportunité, surtout qu’on ignore si elle se représentera.

On a l’impression que les grandes compagnies se sont beaucoup mieux sorties de la crise que les petites et moyennes entreprises. C’est le cas?

Non, ce ne sont pas que les compagnies macro qui ont bien fonctionné. C’est vraiment les microcapitalisations et les petites capitalisations, celles d’environ 100 à 300 millions, qui ont entraîné toute cette activité. Et toutes ces plus petites capitalisations sont devenues des macro.

On a remarqué que certaines industries s’en sont mieux sorties. Celles qui étaient « covid-friendly », surtout. La télémédecine ou la production de biens de consommation, par exemple, ont été affectées de façon positive par la pandémie puisqu’ils offraient des services essentiels. Ces entreprises ont eu davantage de succès pour attirer les investisseurs.

À votre avis, on se dirige vers une autre bonne année pour les introductions en bourse?

Pour l’instant, ça n’a pas arrêté du tout. Le niveau d’activité s’est même accéléré. Déjà cette semaine, Dialogue, une compagnie québécoise privée de télémédecine, a complété son PAPE et a levé environ 100 millions de dollars.

De notre côté chez Dentons, l’année a très bien commencé. Pour notre groupe de valeurs mobilières, on pense dépasser nos résultats de l’année dernière. C’est quelque chose! On est seulement dans le premier trimestre, mais ça augure déjà bien.

Bon signe aussi pour les investisseurs?

Oui, mais je conseillerais d’être prudent, surtout pour les petits investisseurs. Il faut faire sa recherche. Mais il y a encore quelques joyaux sur les marchés publics qui sont sous-évalués, donc on peut trouver de belles opportunités. Mais la prudence est le mot d’ordre.

Des secteurs à surveiller avec la fin de la pandémie?

On croit que le secteur de la technologie va continuer à être très actif dans les prochaines années. Les indicateurs montrent d’ailleurs que plusieurs entreprises dans ce secteur vont entrer en bourse. Il y a encore beaucoup d’enthousiasme pour le cannabis. L’industrie minière aussi se porte bien.
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