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Les avocats face à la crise

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Natacha Mignon

2009-11-17 14:15:00

Bien que dévastatrice dans certains secteurs, la crise économique n’a pas eu d’effet aussi dévastateur qu’on aurait pu le croire sur le marché de l’emploi et le niveau de rémunération des avocats dans les cabinets canadiens et américains.

En fait, seuls quelques ajustements se sont avérés nécessaires, révèle le guide des salaires 2010 publié par la division juridique du groupe de recrutement Robert Half.

Dans une interview au journal The Lawyers Weekly, Jonathan Veale, directeur du secteur emplois permanents chez Robert Half Legal à Toronto concède néanmoins que l’emploi reste difficile et que les grands bureaux continuent actuellement à diminuer leurs effectifs.

Mais cela dans des proportions raisonnables, semble-t-il.

« A l’heure actuelle, les bureaux sont dans une phase d’attente, dit Veale. Ils scrutent le marché et attendent des signes concrets avant de réembaucher.»

Cette crise aura néanmoins eu pour effet de démontrer que même les cabinets d’avocats étaient sensibles à la conjoncture.

Les cabinets dans la crise

Cela tranche avec le passé. Il fût un temps en effet où on pensait les bureaux d’avocats hermétiques aux fluctuations économiques, jugeant qu’ils profitaient autant de phase d’expansion que de récession. Dans le premier cas, les bureaux étaient censés orienter leurs pratiques en fusions-acquisitions et opérations sur titres ; dans le second cas, les cabinets se recentrer dans le domaine des faillites.

La présence récession, compte tenu de son ampleur, a amené à se poser la question de la résistance réelle des cabinets d’avocats.

Le récent sondage de Robert Half portant sur 300 avocats issus des plus grands bureaux aux États-Unis et au Canada prouve que la vieille croyance a du vrai, mais qu’elle doit être tempérée.

Comme le reste de l’économie, les cabinets ont souffert, mais dans des proportions limitées, voire inexistantes dans certains domaines de pratique.

Secteurs et acteurs épargnés

Au cours des 12 prochains mois, 51 % des sondés considèrent que le droit de la faillite connaîtra la plus forte croissance. Pour 31 % d’entre eux, c’est plutôt le litige qui enregistrera la plus forte évolution.

D’autres secteurs ont également, selon Veale, prouvé qu’ils étaient hermétiques à la crise. Il s’agit principalement du droit de la famille et du droit du travail. Selon lui encore, les bureaux de moyenne taille ont mieux résisté que les très gros bureaux.

La crise aura également fait évoluer certaines fonctions au sein des bureaux d’avocats. Ainsi, il devient de plus en plus rare qu’une secrétaire soit dévolue à un seul avocat. Les bureaux ont également pris l’habitude de se reposer et de confier plus de tâches aux parajuristes.

Quelles opportunités ?

Aujourd’hui, les perspectives d’embauche demeurent incertaines. Les gros cabinets laissent encore partir ou ne retiennent pas les jeunes avocats.

Que peuvent faire ces jeunes ? Robert Half ouvre une voie aux avocats qui seraient actuellement en recherche d’emploi. Pour faire face à des besoins temporaires de main d’œuvre, les cabinets font appel à la sous-traitance pour traiter des dossiers en particulier. Donc il y a du travail sur une base contractuelle.

Les salaires

Les salaires aussi ont subi la récession, puisque l’étude prouve qu’ils ont baissé de 4,9 % pour les avocats juniors, dont le niveau d’embauche au niveau national et dans les très grands bureaux reste tout de même compris entre 84 000 et 116 500 $.

Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Le salaire des associés « vedettes » dans les grands cabinets a et va continuer à progresser au même rythme en dépit de la crise. Dans cette perspective, les économies de salaires toucheraient plutôt les avocats juniors ou d’expérience moyenne.

Pour plus de détails (en anglais), cliquez ici.
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