Au-delà du rôle de recruteur

Question

Peut-il arriver qu'un ou une avocate postule pour un poste et que vous finissiez par lui en proposer un autre? Avez-vous parfois l'impression d'en savoir plus sur les candidats que vous rencontrez qu'eux mêmes?

Réponse

Il serait présomptueux de croire que nous en savons plus sur les candidats qu’eux-mêmes.

Cependant, chaque individu a une vision très personnelle de soi et il est assez ardu d’être objectif en ce qui concerne son propre profil, surtout quand on entre dans les aspects de la personnalité plutôt que de l’expérience en tant que tel.

Il se peut alors que la perception d’une personne neutre et objective diffère quelque peu.

Vous comprendrez qu’ici je parle de la manière dont Me Haney et moi procédons et je n’ai pas la prétention de savoir ce que les autres recruteurs font ou ne font pas.

Cependant, quand un employeur nous confie un mandat à combler, nous nous assurons de bien cerner les besoins de ce dernier.

Ses attentes portent bien entendu sur les compétences techniques du candidat idéal et sur son niveau d’expérience mais aussi sur son profil plus personnel et sur ce qui n’apparaît pas sur un CV.

Nous allons rencontrer l’employeur et visitons les bureaux de manière avoir une idée de l’atmosphère qui règne sur le lieu de travail, sur certaines particularités au sein de la future équipe de travail, sur le rythme établi au sein de l’entreprise ou du cabinet, etc. Tout cela nous permet de nous forger une opinion, au même titre que ce que nous dit l’employeur et de créer le profil idéal à partir duquel nous entamons nos recherches.

Tout dépendant des mandats, nous aurons ensuite plus ou moins de marge de manœuvre et de flexibilité pour nous éloigner de ce profil idéal et être, disons… créatifs.

Lorsque nous rencontrons un candidat, nous discutons de plusieurs aspects de son profil et non seulement des points pertinents à une opportunité spécifique.

C’est plutôt une conversation qu’une entrevue en bonne et due forme.

Bien entendu, nous avons certains critères en tête et nous sommes toujours à l’affût de certaines réponses précises ou certains traits de caractère à éviter par exemple.

Et oui, il arrive que bien que sur papier, un candidat semble répondre parfaitement aux critères de recherches, lors de la rencontre, nous en venions à la conclusion qu’il ne pourrait y avoir d’atomes crochus et que la chimie ne pourrait vraisemblablement s’opérer entre le candidat et l’employeur.

Il arrive aussi cependant qu’en discutant, nous voyions ressortir des compétences, une expérience ou des habiletés particulières qui étaient passées inaperçues jusqu’alors, qualités qui pourraient particulièrement bien être mises à profit auprès d’un autre employeur pour un autre poste.

Nous le faisons alors remarquer au candidat et discutons de l’opportunité de bifurquer vers un nouveau processus d’embauche.

Il faut noter que certains recruteurs ne font pas de recrutement proactif ou de chasse si vous préférez. Dans ces cas, ce sont les candidats qui appliquent et qui par le fait même décident s’ils ont ce qu’il faut pour le poste affiché.

Dans le cas des recruteurs qui font de la chasse, il y a bien entendu certaines personnes qui appliquent par elles-mêmes mais les candidats sont souvent choisis par le recruteur et approchés ensuite.

Il est donc plus probable que les personnes répondent aux pré-requis de l’employeur.

Mais dites-vous qu’autant l’employeur que les candidats sont des êtres humains et il est donc impossible de prédire avec certitude le résultat final en tant qu’entremetteur.

Au plaisir.

Jean-François Théorêt