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La Défense Lincoln: le voir ou pas?

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Céline Gobert

2011-03-19 13:30:00

La Défense Lincoln est sorti cette semaine sur les écrans. L’occasion de découvrir Matthew McConaughey en avocat pris dans les filets d’une machination diabolique. Notre critique Céline Gobert analyse le film…

Dans cette adaptation d’un roman de Michael Connelly, Matthew McConaughey est Michael Haller, avocat de la défense – carnassier et impitoyable- qui plaide les cas les plus difficiles : meurtres, viols, et compagnie. Brillant, audacieux…jusqu’au jour où un richissime fils à maman (Ryan Philippe), accusé du passage à tabac d’une prostituée, le choisit pour le représenter.

Avec ce deuxième film, le réalisateur Brad Furman (The Take) plante d’emblée le décor : soleil californien, bande son soul et hip hop, magouilles judiciaires, caméra nerveuse. Soit une série B dans toute sa splendeur, au design très masculin, qui capte efficacement la noirceur du bouquin.

Le diable roule en Lincoln

Fouille psychologique de la figure de l’avocat, La Défense Lincoln (titre clin d’oeil à la voiture du monsieur) tape là où ça fait mal : corruption à tous les étages de la machine judiciaire, manipulations internes et dilemmes moraux- le film dresse un tableau peu reluisant d’un univers dont la droiture est mise à l’épreuve.

Questionnant l’éthique de la profession, le thriller pose de vraies bonnes questions sur la table : jusqu’où le devoir professionnel prend-t-il le pas sur la morale ? Comment aborder les notions de bien et de mal en tant qu’avocat ?

 Matthew McConaughey est Michael Haller, avocat de la défense
Matthew McConaughey est Michael Haller, avocat de la défense
L’anti héros incarne ces ambigüités et complexités, cette difficulté à mêler travail et humanité, conscience morale versus conscience professionnelle. Derrière la carrure massive qu’offre l’acteur au personnage (que l’on se réjouit de voir ailleurs que dans le genre romantico-comique), le film dépasse l’illustration canonique d’une figure de loi, et insuffle une vraie âme à l’homme : avocat, certes ; mais aussi ex-époux, père distrait, homme à la vie que l’on devine sacrifiée, abîmée, par des plaidoiries aussi motivantes que dérangeantes, où sont laissés de côté jugements et sentiments.

En cela, le film- malgré des tics télévisuels qui l’empêchent grandement de dépasser son statut de divertissement- parvient plutôt bien à saisir la troublante réalité d’un métier où se brisent, au cœur des rouages judiciaires et d’un monde sans pitié, l’image de l’avocat épris d’idéaux. Alcool, argent sale, manipulation : un cocktail honnête pour des protagonistes malhonnêtes, qui transpire de la pellicule pour venir chatouiller les consciences.
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